Colombie: à Medellin, les peuples indigènes rejoignent la mobilisation

Le mouvement social se poursuit en Colombie après trois semaines de mobilisation. Pour l'instant, les négociations entamées dimanche dernier n'ont rien donné. Une rencontre est prévue ce jeudi entre le comité de grève et le gouvernement. Mercredi, les manifestants étaient encore nombreux dans les rues du pays. Malgré les débordements, la majorité est pacifique. Comme à Medellín, où la délégation des peuples indigènes, la Minga, a rejoint le cortège. 

Avec notre correspondante à Medellin, Najet Benrabaa 

Plusieurs défilés ont sillonné la ville dès 7h du matin, le mercredi 19 mai. Le point de rencontre final était le parc de Los Deseos, rebaptisé par les manifestants « parc de la résistance ». Un graffiti géant sur le sol l'immortalise.

Ana Maria Garcia est professeur d'école. Elle brandit une pancarte défendant une meilleure éducation. « Il y a trop d'inégalités, explique-t-elle. On demande aux professeurs de faire des cours en alternant classes virtuelles et classes réelles, alors que les collèges n'ont aucun moyen et que des enfants vont à l'école sans manger. »

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Mercredi, les peuples indigènes sont aussi venus grossir les rangs. « Sur environ 3 000 gardes indigènes (groupe interne de protection de chaque communauté, NDLR) qui ont été convoqués par la Minga, seulement 700 sont présents. Car on voulait d'abord voir si les négociations entamées avec le gouvernement national et local pourraient fonctionner, souligne Juvenal Arrieta, porte-parole de la délégation Minga dans la région d'Antioquia. Si ce n'est pas le cas, dès jeudi, nous appellerons les 2 000 autres gardes indigènes à rejoindre la mobilisation à Medellín. » 

En fin de journée, de nouveaux affrontements ont éclaté dans plusieurs villes. D'après l'organisation Indepaz, depuis le début des manifestations, 45 personnes ont été tuées et plus de 470 ont disparu.

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