L'opération a été menée tôt jeudi contre des trafiquants de drogue accusés de recruter des mineurs dans le quartier pauvre de Jacarezinho, dans le nord de Rio, a rapporté le site d'information G1, en citant la police. La chaîne de télévision GloboNews a diffusé des images montrant des gens armés fuyant à travers la favela pendant l'opération policière.
Des habitants ont également diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des explosions, des échanges de tirs et des hélicoptères survolant la zone.
D'importants effectifs policiers ont été vus en train de circuler dans la favela. Très vite, les habitants ont entendu des tirs de tous les côtés. La panique, comme l’a constaté l’avocate des droits de l’homme Maria Julia Miranda au micro de notre correspondant Martin Bernard. « C’est la terreur absolue dans la favela… Le premier choc, c’est la quantité de sang que l’on peut voir dans la favela, il y avait beaucoup de flaques de sang. Dans la première maison où nous nous sommes rendus, la famille a été expulsée, un jeune homme a été exécuté dans la chambre d’une petite fille de huit ans. La famille a vu cette exécution. Cette gamine est complètement traumatisée. »
Un policier a été tué dans l’opération. Mais l’identité des autres victimes n’a pas été révélée. « Aujourd’hui, on voit preuve par neuf, encore une fois, qu’il n’y a pas, il n’y pas d’Etat de droit dans les favelas à Rio », estime Joel Luiz da Costa, responsable de l’Institut de défense de la population noire.
Le quartier de Jacarezinho est considéré comme une base du Comando Vermelho, le plus important gang de trafic de drogue de Rio de Janeiro.
Des blessés dans des tirs croisés
Au moins deux personnes ont également été blessées alors qu'elles voyageaient dans le métro aérien, pris dans des tirs croisés, selon les médias qui ont montré des images de deux victimes recevant des soins sur le quai de la station Triagem.
Selon la plateforme numérique Fogo cruzado (Tirs croisés) qui répertorie les actes de violence à Rio de Janeiro, il s'agit du bilan le plus lourd pour une opération de ce genre depuis 2016, date du début du recensement.
L'opération s'est déroulée en dépit d'un arrêt de la Cour suprême interdisant à la police de mener des raids dans les favelas appauvries du Brésil pendant la pandémie de coronavirus, sauf dans des « circonstances absolument exceptionnelles ».