Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard
À Sao Paulo, le plus grand hôpital privé est plein à 104%. Cela veut dire que, non seulement les salles en soins intensifs sont pleines, mais qu’il y a une liste d’attente.
La situation est également très tendue dans le service public. À Natal, dans le Nordeste, certains patients doivent attendre dans des ambulances pendant plusieurs heures avant d’être hospitalisés. Dans le Sud, la situation s’est brutalement aggravée et le confinement a été décrété dans plusieurs villes.
Ce qui met les épidémiologistes en état d’alerte, comme Jesem Orellana à Manaus. « Cette bataille est perdue, sans aucun doute, dit-il. Le Brésil n’arrive à régler ni le problème de transmission du coronavirus au sein de la communauté, ni à réaliser une campagne de vaccination de masse. »
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Moins de 5% de la population a été vaccinée en 6 semaines. Il n’y a toujours pas de campagne officielle pour expliquer à la population les bienfaits de cette vaccination. À Manaus, qui a été le théâtre de graves crises en raison du manque de structures et de l’apparition d’un variant amazonien du virus, Jesem Orellana craint désormais que la situation se répète dans l’ensemble du pays. « Le Brésil est malheureusement en train de devenir ce qu’était Manaus il y a un peu plus d’un mois, explique-t-il. Le Brésil est en train de se transformer en une grande Manaus pour cause de négligence sanitaire. »
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