En République dominicaine voisine, le journal Diario Libre qualifie la marche d'hier, le 14 février, à Port-au-Prince de « démonstration de force » face à Jovenel Moïse. L’appel à la mobilisation « contre la dictature » a été suivi « massivement », constate le quotidien.
Les journalistes qui couvrent les évènements en Haïti sont la cible des policiers. Rien que la semaine dernière, « trois journalistes ont été victimes de la brutalité policière lors des manifestations », rappelle Le Nouvelliste. Deux journalistes « ont été blessés par balle », un autre « par une bonbonne de gaz lacrymogène ». Dans un communiqué, publié ce dimanche soir, les Nations-Unies dénoncent « des cas d’agression » commis par des « agents de maintien de l’ordre » contre les journalistes. « Ces actes », poursuit l’ONU, « ont pour conséquence de limiter le droit à la liberté d’expression et d’accès à l’information ».
Le secrétaire d’Etat haïtien à la Communication, Eddy Jackson Alexis, avait pour sa part condamné les violences policières à l’égard des journalistes. Mais après ses déclarations de « solidarité avec les victimes », Eddy Jackson Alexis « a été remplacé ce dimanche par Frantz Exantus », rapporte Le Nouvelliste. De leur côté, les juges débutent un « arrêt de travail illimité à partir de ce lundi dans tous les cours et tribunaux en Haïti » pour protester contre les dérives d’un « régime de facto », comme ils disent, annonce l’agenceAlterpresse.
À l’international aussi, des voix s’élèvent : trois des plus prestigieuses universités américaines, à savoir Harvard, Yale et la New York University, lancent un appel à l’administration Biden : « Des preuves crédibles démontrent que le président Jovenel Moïse s’est engagé sur une voie qui vise à créer une crise constitutionnelle », peut-on lire dans leur déclaration commune, publiée par Alterpresse. « L’administration Biden devrait soutenir la démocratie et les droits de l’homme et condamner les attaques de Moïse contre les institutions d’Haïti », réclament les signataires.
De son côté, le Miami Herald écrit ce matin : « Alors que la crise haïtienne s’aggrave, elle pourrait bel et bien devenir l’un des premiers tests de politique étrangère de la nouvelle administration Biden ».
Etats-Unis : après l’acquittement, samedi, de Donald Trump dans le procès en destitution, le parti républicain est plus divisé que jamais.
Le journal The Hill croit que les républicains « sont prêts à tourner la page après quatre années chaotiques ». Les élus « républicains au Sénat font par exemple savoir qu'ils ne considèrent plus Donald Trump comme le chef de leur parti ».
Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Le sénateur Lindsay Graham, fidèle soutien de l’ex-président, a « fermement planté son drapeau dans le camp Trump », constate le Washington Post.
« Il est prêt à aller de l’avant et à reconstruire le parti républicain », a expliqué Lindsay Graham ce dimanche sur Fox News à propos de l’ex-président. Un ex-président, qui « se prépare aux élections de 2022. Nous devons réunir notre parti. Et nous ne pouvons pas le faire sans Donald Trump ». Et le Washingon Post de conclure : « L’intervention de Lindsay Graham a mis à nu les divisions causées par l’ancien président. Au sein du camp républicain il y a ceux qui croient que leur seule chance de survie est de se distancier de Donald Trump. Et ceux qui pensent au contraire que redoubler l’élan trumpiste est la seule voie à suivre ».
Argentine : décès de l’ancien président Carlos Menem
Carlos Menem est mort ce dimanche à Buenos Aires à l’âge de 90 ans. Il a été le président de l’Argentine entre 1989 et 1999, dix années pendant lesquelles il a mené une politique néolibérale. Depuis 2005 il a été sénateur. Un deuil national de trois jours a été décrété.
CNN Argentine souligne que « peu de personnalités politiques ont été aussi aimées et détestées que Carlos Menem ». Le site Infobae salue « une personne dotée d'une tranquillité de caractère mais à la vision vive, typique des grands hommes d'État ». Le journal Clarin se souvient de l’ancien président comme de « l’hédoniste du pouvoir », avec son « charisme indéniable, sa vocation transgressive qui lui a permis de transformer l’Argentine, et avec son laxisme légendaire qui a fini par entacher son gouvernement de chômage et de corruption ». Carlos Menes avait été poursuivi dans plusieurs affaires de corruption mais n’avait jamais été condamné.