Haïti: la police réprime une manifestation d'opposants au président

La crise politique haïtienne perdure entre le pouvoir et l’opposition. Des opposants et des organisations de la société civile se sont choisis un dirigeant par intérim depuis dimanche, date à laquelle ils considèrent que le mandat de Jovenel Moïse a pris fin. Si d’un côté, le juge qui avait été arrêté dimanche avec 22 autres personnes sous le prétexte de « tentative de coup d’État » a été libéré ce mercredi, de l’autre la police a sévèrement réprimé ce mercredi la manifestation de l’opposition, s’en prenant aussi aux journalistes. 

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

« À bas la dictature ! » Les manifestants partis de la faculté d’ethnologie ont voulu plaider pour la défense de la démocratie. « Cette méthode,explique Ebens Cadet, c’était celle du dur régime de 1957 à 1986. Quand il y a des opposants qui bataillent, la meilleure façon de les éliminer, c’est de les accuser de fomenter un coup d’État. On fait le parallèle entre les techniques des Duvalier père et fils et celle que l’apprenti-dictateur Jovenel Moïse essaie d’utiliser. » 

Les policiers ont multiplié les tirs de grenades lacrymogènes contre le petit cortège, puis ont ciblé les journalistes à plusieurs reprises.

« Leur travail, c’est de tirer sur les militants, lancer du gaz à toute la presse, témoigne Sénat André Dufot. On a tous constaté qu’ils ont déposé une lacrymogène à l’arrière du pick-up de la voiture de Télé Pacific. On dit non à la dictature ! Quand une démocratie est en danger, c’est comme si les démocraties de tous les autres pays étaient en danger. »

L’association des journalistes haïtiens appelle la police à enquêter pour « identifier les auteurs de ces exactions afin qu’ils répondent de leurs actes ».  

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