Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
L’économie haïtienne n’a pas attendu la crise du Covid-19 pour dévisser. Depuis deux ans, bien avant donc l’apparition des premiers malades, le pays est déjà entré en récession à cause des crises socio-politiques à répétition.
Le plan de relance présenté par le gouvernement permettrait à Haïti de ramener la croissance à un taux annuel de 3%. En moyenne, ce seraient également 23 000 emplois qui seraient créés chaque année. Avec ce plan, en 2023, seul un quart des Haïtiens seraient encore en situation d’insécurité alimentaire, contre 40 % aujourd’hui.
Lourd calendrier électoral
Ces objectifs, très optimistes, interrogent : sur les quelque 350 milliards de gourdes, soit près de 4 milliards d’euros, nécessaires pour financer ce plan de relance à horizon 2023, il en manque près de la moitié.
Tabler sur un tel retour de la croissance dès cette année est un pari risqué. En effet, les autorités haïtiennes ont parallèlement lancé un lourd calendrier électoral : le vote d’une possible future Constitution, l’organisation non seulement des présidentielles, mais aussi des législatives et des élections locales en retard.
Un tel agenda politique va provoquer de nouvelles tensions. Un tel climat n’a rien de propice à la stabilité économique.
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