Avec notre correspondant à Montréal, Pascale Guéricolas
« Le contexte est critique, dans tout le réseau du Grand Montréal. » Face à la saturation des services de soins intensifs des hôpitaux, Lucie Opartny, une des responsables du système de santé du Québec, tire ce constat plutôt inquiétant. Le nombre d’hospitalisations a doublé depuis trois semaines dans la métropole québécoise. Il faut donc demander à des patients de reporter leur examen de détection du cancer du colon ou certaines chirurgies comme l’explique Lucie Opartny.
« Je pense à quelqu’un pour qui, certes ce n’est pas une question de vie ou de mort, mais il y a une douleur quand il marche et il ne peut pas avoir sa prothèse de hanche. Nous avons actuellement 140 000 chirurgies en attente d’être actualisées. »
Les hôpitaux de l’Ontario, la province voisine du Québec, font face au même dilemme. Très inquiet, le maire de Toronto interpelle les pouvoirs publics pour donner les moyens aux petits salariés de rester à la maison en cas de symptômes.
« C’est tout simplement incompréhensible que personne n’ait encore pris position pour dire oui, nous nous occupons de vous et de votre famille. Il est temps pour le gouvernement de prendre des mesures et de s’assurer que les gens aient une source de revenus pour le temps où ils attendent les résultats de leur test. De cette façon, ils n’auront pas peur de perdre leur paye s’ils se font tester. »
Le nombre quotidien d’infections en Ontario pourrait passer de plus de 3000 actuellement à 6000 d’ici la fin du mois.