Avec notre correspondant à Los Angeles, Loïc Pialat
Peu de piétons sur les trottoirs de l’avenue Cesar Chavez. Pas grand monde qui défile devant les fresques murales du roi aztèque Moctezuma ou de la vierge de Guadalupe. A Boyle Heights comme ailleurs, l’activité tourne au ralenti.
Les boutiques restent ouvertes, même pour une dizaine de clients par jour. Pas le choix, explique Agustin, fleuriste : « Nous, on vit au jour le jour. On ne peut pas arrêter de travailler. Sinon, on ne mange pas ! Alors bien sûr si quelqu’un vient dans le magasin et qu’il est contaminé, il risque de le transmettre à un employé qui le transmettra à sa famille en rentrant chez lui. »
Voilà qui explique en partie pourquoi la communauté latino compte deux fois plus de cas que les Blancs à Los Angeles. En plus, 55% des Hispaniques ont un métier dit essentiel, contre 35% des Blancs. Pour eux, impossible de pratiquer le télétravail.
« Est-ce qu’ils font des métiers plus à risques, plus vulnérables au Covid ? Oui. On parle des ouvriers agricoles, des gens en cuisine, de tous ces métiers qui nous exposent », raconte Daisy, qui gère un restaurant au bout de la rue.
En moyenne moins bien assurés, pas toujours citoyens américains, les latinos souffrent aussi d’un accès plus limité aux services de santé. Los Angeles devrait avoir 84 000 doses de vaccin disponibles dès la semaine prochaine.