Avec notre envoyée spéciale à Caracas, Marie Normand
Le parti au pouvoir, le PSUV, et ses alliés, récoltent 67 % des suffrages. Le parti de Nicolas Maduro reprend donc cette Assemblée nationale perdue il y a cinq ans. Il faudra toutefois attendre les résultats complets pour savoir si c’est avec la majorité absolue ou pas. Sont d’ores et déjà élus plusieurs ministres qui avaient démissionné pour se présenter.
Pas d’indication encore sur la répartition en nombre de sièges au sein du Parlement. Mais il ne restera que quelques dizaines de postes pour les candidats de l’opposition qui avaient choisi de se présenter face au rouleau compresseur du PSUV, malgré l’appel au boycott de Juan Guaido.
Un scrutin sans suspens, car boudé par l’opposition. Juan Guaido n’a d’ailleurs pas attendu les résultats pour annoncer qu’ils avaient été écrits à l’avance. Le chef de l’opposition appelle les Vénézuéliens à manifester samedi 12 décembre et soutient que « le Venezuela a en grande partie tourné le dos à Nicolas Maduro » dimanche 6 décembre.
Car l’autre chiffre à retenir, c’est le taux de participation : 31% seulement contre 74% lors des dernières législatives. Là encore, c’était attendu. Très peu d’affluence dans les bureaux de vote dimanche. Une abstention qu’on peut lier en partie aux appels au boycott, mais aussi à une vraie lassitude de la population face à une crise politique qui n’en finit pas.
Pour Juan Guaido, ces chiffres prouvent que les dés étaient pipés. Il attaque déjà la légitimité de cette Assemblée et souhaite capitaliser sur cette énorme abstention pour remobiliser l’opposition autour de lui.
Une « consultation populaire » sur le rejet des élections et la stratégie de Guaido
Le chef de l’opposition appelle la population à participer à une « consultation populaire », lancée lundi 7 décembre. Cette sorte de référendum se tiendra toute la semaine par internet, sur une application mobile et puis physiquement samedi dans différents points du pays, pour prouver que les Vénézuéliens rejettent ces législatives. Une consultation qui concerne également la diaspora et qui déterminera quelle part des sympathisants de l’opposition soutient encore sa stratégie.
Il y a deux ans, il s’était proclamé président par intérim, mais depuis il n’est pas parvenu à son objectif de renverser la présidence Maduro. Sa cote de popularité n’a cessé de baisser.
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