Législatives au Venezuela: le nouvel espoir des populations les plus modestes

À moins d'une semaine de législatives controversées, les sondages prédisent une faible participation. Pourtant, dans certains quartiers populaires de la région de Caracas, les Vénézuéliens entendent bien se rendre aux urnes dans l’espoir d’un changement dans ce pays miné par une crise politique, économique et sociale sans précédent.

De notre envoyée spéciale à Caracas, 

Yameli Rios attend son bus à Catia, un quartier populaire pauvre de l’ouest de Caracas, la capitale vénézuélienne. Cette couturière, au chômage depuis le début de la pandémie, ira voter dimanche 6 décembre pour le PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela), le parti au pouvoir, séduite par son programme de relance économique. « C’est fondamental, estime-t-elle. Parce que trouver une solution aux problèmes économiques, à l’inflation, tout ce qu’on vit en ce moment, cela nous permettrait de vivre mieux. J’espère qu’on aura une Assemblée qui nous représente parce que l’Assemblée actuelle ne fait pas son travail. »

Son avis est partagé par Rodolfo qui vote pourtant, lui, pour l’opposition, majoritaire au Parlement depuis 2015. « Cinq ans à l’Assemblée et ils n’ont rien fait, à part essayer de renverser le gouvernement », déplore-t-il. Rodolfo vend des friandises à la sortie du métro, car son salaire de mécanicien ne suffit plus à nourrir sa famille de quatre enfants. Il espère avant tout que les nouveaux députés voteront une hausse du salaire minimum.   

Boycott de l'opposition

L'opposition a choisi de ne pas participer, qualifie le scrutin de « fraude », et compte sur le fait que les résultats ne seront pas reconnus par la communauté internationale. Elle appelle ses soutiens à s’abstenir et à ne pas voter pour les différents candidats inscrits sur les listes qui se présentent comme des opposants au président Nicolas Maduro. 

« Je vais aller voter contre le parti au pouvoir, poursuit Rodolfo. Pour n’importe quel autre candidat que je ne connais pas, mais contre le gouvernement ! Si on ne va pas voter, ils resteront toujours au pouvoir. Il faut aller voter pour voir ce que ces candidats de l’opposition ont à proposer pour le pays. » 

Fredwis Romero, chef d’entreprise, pense aussi que le boycott de ces législatives par la plupart des partis d’opposition était une erreur. « La première chose, c’est de changer de gouvernement, parce que l’idéologie de ce gouvernement n’a servi à rien, estime-t-il. Il faut aller voter, en masse. »

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