Brésil: les manifestations continuent après la mort d'un homme noir

L’indignation continue au Brésil après le décès, jeudi 19 novembre, d’un homme noir battu à mort par des agents de sécurité blancs dans un supermarché de la chaîne Carrefour à Porto Alegre. Depuis ce week-end, les manifestations s’enchaînent pour dénoncer le racisme dans le pays.

Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino

Sur le sol, une flaque rouge et un message peint en lettres blanches : Carrefour torture et tue. Vanessa Vicente rappelle une statistique alarmante : au Brésil, un jeune noir meurt toutes les 23 minutes. « Je suis une femme, une femme noire, de la périphérie. Et ce qui est arrivé à cet homme de Porto Alegre aurait pu arriver à n’importe quel membre de ma famille, comme à mon fils de 16 ans. Ça arrive tout le temps. On ne voit que ce qui est filmé, mais tous les jours un corps noir tombe au sol », assène-t-elle.

Devant cette enceinte de Carrefour de la banlieue de Rio,les manifestants sont venus dénoncer le racisme structurel au Brésil. À 29 ans, Luis Felipe subit ces discriminations au quotidien. « C’est parfois un vigile qui nous suit dans les rayons, sur les caméras de surveillances. On se sent exclus, et c’est très triste », témoigne-t-il.

Jeudi, João Alberto Silveira Freitas, 40 ans, est mort après avoir été roué de coups par deux agents de sécurité sur le parking d'un supermarché Carrefour de Porto Alegre.  

Carrefour dégringole en Bourse

Après la tragédie, Jair Bolsonaro a une nouvelle fois nié l’existence du racisme dans la société brésilienne. Lali Branco souligne que plus de la moitié de la population est noire. « Il ne nous représente pas, il ne représente pas la majorité de la population, souligne-t-elle. Il parle de choses qu’il n’a jamais vécues, que sa famille n’a jamais vécu. Il devrait respecter ce mouvement. »

Carrefour a rapidement dénoncé cet acte « odieux », mais l’action du groupe chute en Bourse depuis jeudi. Lundi, à la mi-journée, elle perdait encore 5%.

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