États-Unis: sous Trump, l'accueil des réfugiés au plus bas historique

L’administration américaine a annoncé de nouveaux quotas pour l’accueil de réfugiés. Les États-Unis vont atteindre leur plus bas seuil historique en 2021. Seuls 15 000 demandeurs d’asile pourront être admis dans le pays l’année prochaine.

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, la baisse du nombre de réfugiés admis sur le sol américain est spectaculaire. En moyenne, 100 000 personnes étaient accueillies chaque année au titre du droit d’asile sous la présidence de Barack Obama. Elles ne seront que 15 000 au cours des douze prochains mois, contre 18 000 réfugiés autorisés pendant l'année budgétaire 2020, rappelle notre correspondante à Washington, Anne Corpet.

« La proposition du président reflète l'engagement continu de l'administration à donner la priorité à la sécurité et au bien-être des Américains, en particulier à la lumière de la pandémie Covid-19 en cours », explique le département d’État.

Les organisations de défense des droits de l’homme sont indignées et déplorent le renoncement des États-Unis à leurs valeurs humanitaires. Les démocrates dénoncent une décision cruelle. Elle est évidemment politique à un mois des élections présidentielles.

Argument électoral

Donald Trump avait mené campagne il y a quatre ans sur la promesse de réduire l'immigration à la fois clandestine et légale. Le président en a fait à nouveau un argument électoral pour la présidentielle du 3 novembre.

Devant ses sympathisants mercredi soir 30 septembre dans le Minnesota, il a accusé son adversaire démocrate Joe Biden de vouloir « inonder l’État avec un flot historique de réfugiés ».

« Joe Biden veut transformer le Minnesota en camp de réfugiés » venant « des endroits les plus dangereux de la planète, comme le Yémen, la Syrie et votre pays préféré, la Somalie », a-t-il ajouté, dans une évocation provocatrice des origines d'Ilhan Omar, parlementaire démocrate de cet État née à Mogadiscio et naturalisée américaine, qu'il a fait huer par la foule.

« Ouvrir les vannes »

« Biden a même promis de mettre fin à notre interdiction d'entrée depuis les régions jihadistes, ce qui ouvrirait les vannes au terrorisme islamique radical », a encore martelé Donald Trump.

Le candidat démocrate s'est engagé à porter à 125 000 le nombre de réfugiés admis, estimant que l'accueil des personnes persécutées était conforme aux valeurs américaines. Cette politique ne concerne que des réfugiés sélectionnés par les agences de sécurité et de renseignement américaines dans les camps de l'ONU à travers le monde pour être réinstallés aux États-Unis, essentiellement parmi les plus vulnérables comme les personnes âgées, les veuves et les handicapés.

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