Avec notre correspondant à Washington, Anne Corpet
« Pourquoi devrais-je aller à ce cimetière ? Il est rempli de losers. » Donald Trump aurait tenu ces propos à son équipe, au moment du centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale en 2018. Le président américain avait, à l’époque, créé la polémique après avoir annulé sa visite dans un cimetière militaire près de Paris, en prétextant que la météo rendait le déplacement impossible.
Selon The Atlantic, Donald Trump a aussi qualifié « d’imbéciles » les soldats américains morts pendant ce sanglant conflit. Le président se trouvait à bord d’Air Force One quand l’article a été publié et a catégoriquement démenti à sa descente d’avion : « Penser que je pourrais tenir des propos négatifs sur nos militaires et nos héros morts, alors que personne n’a fait ce que j’ai fait pour le budget de l’armée, c’est une situation honteuse. C’est un magazine terrible, ils ont inventé. Tout est inventé ».
Mais Donald Trump a tenu suffisamment de propos dénigrants à l’égard de militaires pour que l’article soit jugé crédible. Il porte un coup à un des axes de sa campagne qui le présente comme un soutien inconditionnel de l’armée. Selon un sondage paru la semaine dernière, Joe Biden est en tête dans les intentions de vote des militaires.
Joe Biden profite de la polémique
Mais l’indignation du président ne suffira sans doute pas à apaiser la polémique. Joe Biden n’a en tous cas pas manqué d’exploiter immédiatement les révélations du magazine : « Si j’ai l’honneur d’être votre commandant en chef, a ainsi tweeté le candidat démocrate, je défendrai nos héros américains et je les honorerai, toujours ».
« Si ce que rapporte The Atlantic est vrai, c’est dégoûtant et cela confirme que Donald Trump est indigne d’être commandant en chef », a aussi lancé Joe Biden, avant de hausser le ton en évoquant son fils Beau, mort du cancer en 2015 : « Quand mon fils s’est porté volontaire pour rejoindre l’armée américaine et qu’il est allé en Irak pendant un an, il n’était pas un nul ! Et les hommes et les femmes avec qui il a servi, en particulier ceux qui ne sont pas rentrés chez eux, n’étaient pas des losers ! Si ces déclarations sont vraies, le président devrait humblement s’excuser. Mais pour qui se prend-il ? »
À lire aussi : États-Unis: à Kenosha, Joe Biden a parlé avec Jacob Blake et sa famille