Avec notre correspondant à San Francisco, Éric de Salve
« Vous ne serez pas en sécurité dans l’Amérique de Joe Biden », assure Mike Pence, dans la droite ligne de Donald Trump et de l’un de ses slogan favori : « La loi et l’ordre ». Dans ce discours de nomination, le vice-président se pose en rempart face à une Amérique du chaos, celle selon lui du candidat démocrate.
« Joe Biden n’a pas dit un mot sur les violences qui envahissent les villes Américaines. La violence doit cesser, que ce soit à Minneapolis, Portland ou Kenosha », soutient Pence qui se place clairement du côté de la police. Tout cela sans prononcer une parole en direction des victimes des violences policières, que ce soit Georges Floyd, ce noir tué par un policier blanc à Minneapolis, ou Jacob Blake, cet autre noir sur lequel deux policiers blancs de Kenosha ont tiré plusieurs balles dans le dos cette semaine.
Biden, un « faux catholique »
Avec Mike Pence, figure des milieux évangéliques, Donald Trump espère rallier les suffrages de la droite religieuse blanche américaine qui avait voté à plus de 80 % pour lui en 2016. D’ailleurs, ce mercredi soir, plusieurs militants anti-avortement ont pris la parole. « Donald Trump est le président le plus pro-vie que notre nation n’ait jamais eu. Alors, merci Monsieur le président, nous prions tous pour vous ! », a déclaré une sœur catholique. Peu importe que le milliardaire ait été trois fois marié et accusé d’adultère par plusieurs actrices pornographiques.
Joe Biden a ainsi été attaqué sur ses valeurs religieuses. C’est un « faux catholique », affirme un autre intervenant. Pas un mot en revanche lors de cette troisième soirée de la convention républicaine sur les 180 000 morts du Coronavirus aux États-Unis.
« Il nomme des femmes à des postes de pouvoir »
Outre le vice-président, des femmes pro-Trump sont également venues à la rescousse du président à la traine dans les sondages. Elles se sont succédé à la tribune de la Convention républicaine pour vanter à coup d’histoires personnelles l’empathie de Donald Trump à l'égard des femmes et casser son image de mâle toxique.
Parmi elles, Kaleigh McEnany, la porte-parole de la Maison Blanche, raconte sa surprise quand apres son ablation du sein dans sa chambre d’hôpital, elle reçoit un appel du président. « C’était le président Trump qui appelait pour prendre de mes nouvelles, a ainsi confié Kaleigh McEnany. J’étais sidérée. Le chef du monde libre se souciait de mon opération. »
La très clivante Kellyanne Conway est elle aussi montée au créneau pour dire sa gratitude d’avoir été nommée conseillère présidentielle en 2016. « En politique comme en affaires, depuis des décennies, il nomme des femmes a des postes de pouvoir. »
Pour le moment, la campagne de Donald Trump patine auprès des femmes. Selon un récent sondage 57 % d’entre elles sont plutôt favorables à son adversaire démocrate.
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