Après la première journée de la convention du parti républicain qui s’est ouvert ce lundi 24 août à Charlotte en Caroline du Nord, les réactions dans la presse américaine sont nombreuses. Et dans un pays aussi polarisé que le sont les États-Unis, leur teneur dépend bien évidemment de l’orientation politique du journal.
LeNew York Post, tabloïd très pro-Trump, salue ce matin la « très grande efficacité de ce coup d’envoi du rendez-vous républicain », alors que pour le Los Angeles Times, quotidien de la côte ouest, « la première soirée de cette convention ressemblait à l’un de ces road trips monotones que nous avons tous vécus vers l’âge de 7 ans et quand c’étaient les parents qui décidaient du programme à la radio ».
L’omniprésence de Donald Trump
Un point fait en revanche l’unanimité aujourd’hui : c’est l’omniprésence de Donald Trump. « S’il y avait encore un doute sur le fait que Donald Trump se soit complètement approprié le Parti républicain, il a été effacé ce lundi », écrit le Washington Post qui poursuit : « La convention, cette traditionnelle vitrine du républicanisme s’est transformée en célébration du trumpisme - un hymne à un président connu pour son ego démesuré ».
Le quotidien The Hill arrive à la même conclusion : « Le Parti républicain n’est plus qu’une société-écran et une filiale à 100 % de la Trump Organisation. Le parti encourt le risque de devenir un autre des jouets favoris du président, comme l’Université Trump, le Trump Casino ou Trump Airlines, qui se sont tous écrasés avant que le président ne jette son dévolu sur son propre pays ».
Le Washington Examiner est sceptique : « La semaine dernière, la convention démocrate s’est principalement focalisée sur la personnalité de Joe Biden tout en restant très vague sur le programme électoral », constate le journal conservateur. « Les républicains savent qu’ils doivent maintenant mettre en avant des contenus précis s’ils veulent se démarquer des démocrates. Mais Donald Trump, qui parlera tous les soirs, veut que cette convention ne tourne qu’autour de sa personne. Le président risque gros, et avec lui le parti ».
Deuxième nuit de heurts dans le Wisconsin après une nouvelle bavure policière contre un Afro-Américain
Dans la ville de Kenosha, les manifestants ont bravé le couvre-feu et ce qui a commencé comme une manifestation pacifique a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre à la nuit tombée, raconte le Milwaukee Journal Sentinel. Le journal local rappelle que Jacob Blake âgé de 29 ans a reçu sept balles dans le dos tirées à bout portant par un policier quand ce père afro-américain a voulu rentrer dans sa voiture. Les trois enfants de la victime, âgés de 3, 5 et 8 ans se trouvaient à l’intérieur du véhicule au moment des faits.
Après le décès tragique de George Floyd sous le genou d’un policier blanc le 25 mai dernier, cette nouvelle bavure dont a été victime Jacob Blake suscite une vive émotion à travers tout le pays. L’éditorialiste du Washington Post parle ce matin d’un « déjà vu écœurant » et s’exclame : « ça suffit ! ».
Le New York Times constate que la fusillade à Kenosha « est instantanément devenue un cri de ralliement pour les manifestants dans des villes comme Portland, Madison et Chicago, et un sujet de campagne dans une course à la présidence où le Wisconsin est un État crucial pour remporter la bataille ». Le journal poursuit, « Lundi, Joe Biden s’est clairement positionné contre l’action du policier : “La nation se réveille une fois de plus dans le chagrin et l’indignation qu’un autre Noir américain ait été victime de la force excessive policière”, a déclaré le candidat démocrate ».
Les côtes américaines se préparent à l’arrivée de l’ouragan Laura
« Les autorités texanes débuteront ce mardi l’évacuation des habitants de deux comtés près de la frontière avec la Louisiane », note le Houston Chronicle. Laura devrait toucher terre demain en fin de journée et les météorologues « n’excluent pas que la tempête soit devenue d’ici là un ouragan de catégorie 3 dont la trajectoire reste incertaine ». Dans la Louisiane voisine aussi, on se prépare, rapporte le New Orleans Advocat. « Alors que la population commence à barricader maisons et magasins, les écoles, elles, sont d’ores et déjà fermées ».
Haïti : après le passage de la tempête Laura, le bilan provisoire s’élève à au moins 20 morts et 5 disparus et d’importants dégâts
« Laura n’était même pas un ouragan de catégorie 1. Cela ne fait que souligner nos failles », constate amèrement l’éditorialiste Frantz Duval dans le journal Le Nouvelliste : « Nous sommes les victimes idéales de toutes les catastrophes naturelles. Tout nous prédispose à être frappés et à payer à chaque fois un lourd tribut au sort ».
L’agence Alterpresse publie ce mardi 25 août un communiqué signé par plusieurs organisations haïtiennes, toutes opposées au gouvernement du président Jovenel Moïse. Elles appellent à une mobilisation nationale contre le pouvoir en place qu’elles accusent d’être responsable des pertes en vies humaines et des dégâts. « Le comportement manipulateur et criminel des autorités, qui n’ont pas fait un vrai travail de sensibilisation pour éviter de tels dommages, montre clairement le besoin du pays de se doter d’autres dirigeants responsables, compétents et non corrompus qui travaillent dans l’intérêt de la population », peut-on y lire.