Des milliers de personnes masquées se dirigent vers l’Obélisque. Le 9 juillet est jour de fête nationale en Argentine, les manifestants tiennent à la main des drapeaux bleu ciel et blanc.
« Je suis pour le confinement, parce que c’est une mesure qui est censée laisser au gouvernement le temps de s’organiser, explique Julieta Biscayart, 41 ans, une manifestante qui appelle le gouvernement à assouplir le confinement à notre correspondante Aude Villiers-Moriamé. Mais là cela fait déjà plus de 110 jours ! Ca ne peut pas durer autant de temps ! »
Le nombre de cas de coronavirus est en augmentation depuis quelques semaines dans le grand Buenos Aires, d’où la décision des autorités de prolonger le confinement. Rappelons que la capitale et sa banlieue représentent environ le tiers de la population argentine. Cette décision ne fait pas l’unanimité dans un pays qui traverse déjà une grave crise économique depuis deux ans.
« Je ne suis pas d’accord avec la gestion du gouvernement, enchaîne Mirta Gutierrez, jeune retraitée très critique vis-à-vis de la gestion du nouveau président de centre-gauche, Alberto Fernández. En six mois, le pays est quasiment détruit. Les petites et moyennes entreprises sont détruites. Je suis moi aussi affectée, parce que dans ma famille, certains ont perdu leur emploi. Nous sommes dans une situation critique. »
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Selon la CEPAL, la Commisision économique des Nations unies pour l'Amérique latine et la Caraïbe, la pandémie va provoquer une crise économique qui va durement affecter la population du sous-continent qui subit déjà de fortes inégalités sociales, le travail informel et des systèmes de santé déficients. Quelque 45 millions de personnes devraient sombrer dans la pauvreté.
Le confinement en vigueur dans le grand Buenos Aires est prévu jusqu’au 17 juillet mais alors que l’Argentine vient d’entrer dans l’hiver austral, la mesure a de grandes chances d’être prolongée au-delà de cette date.