L'attaque spectaculaire contre le chef de la police de Mexico a choqué par son ampleur.
C'est au petit matin, dans un quartier cossu de la capitale, là où résident les ambassadeurs, qu'un convoi de police est pris dans une embuscade et un déluge de tirs. Touché par plusieurs balles, le préfet survit mais l'attaque fait trois morts : ses deux gardes du corps et une civile.
La veille, le gouvernement avait annoncé des mesures contre les cartels de la région de Mexico. Elle en compte six, notamment Jalisco Nouvelle Generation (CJNG), connu pour son ultraviolence et qui est devenu en quelques années le plus puissant du pays.
Comptes bancaires bloqués, arrestations : l'organisation est visée actuellement par une offensive de l'État mexicain, appuyé par l'agence antidrogue américaine. Mais sa contre-attaque fait monter la violence d'un cran dans une capitale jusqu'ici relativement épargnée.
Des hauts fonctionnaires sont désormais visés. Le gang serait aussi impliqué, ce mois-ci, dans l'assassinat d'un juge fédéral et de son épouse.
L'année dernière, le Mexique a enregistré un sinistre record, avec plus de 35 000 homicides. Et le confinement, décrété face à la pandémie de coronavirus, n'a pas atténué ces violences. On a ainsi dénombré 80 morts par jour, en moyenne, au mois de mars.