Coronavirus: en Californie, l'accélération de l'épidémie inquiète

Les États-Unis ont enregistré 38 000 nouveaux cas sur la seule journée de mercredi, un record dans le pays. Comme au Texas, en Arizona ou en Floride, la situation est inquiétante en Californie. Les nouvelles infections y ont bondi de 69% en début de semaine et aucun comté dans le pays n’a autant de cas positifs que celui de Los Angeles.

Avec notre correspondant à Los Angeles, Loïc Pialat

La plage de Long Beach est quasiment vide. Il n’y a personne à au moins de 20 mètres de Stéphanie. La jeune femme ne veut pas enlever son masque pour autant. Entre mardi et mercredi, la Californie a enregistré plus de 7 000 nouveaux cas de coronavirus. Un record sur 24 heures. « Beaucoup de gens vont à la plage, en particulier le week-end, explique Stephanie. On ne sait pas ce qu’il reste comme germes. Je pense qu’il va y avoir beaucoup de cas. Ça fait peur. »

Andrew aussi a peur. Alors même si ce n’est pas pratique, il garde son masque pendant son tour de vélo le long de l’océan. Le comté de Los Angeles concentre plus de la moitié des 5 800 morts de Californie. « On continue à rouvrir l’économie alors qu’il y a de plus en plus de cas, constate cet étudiant. Du coup, je suis un peu plus inquiet. »

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Les autorités avaient prévenu que la réouverture de l’économie allait sans doute s’accompagner d’une hausse des nouveaux cas. Elles n’avaient peut-être pas prévu une telle augmentation. « Je ne crois pas que les chiffres actuels soient normaux, commente Timothy Brewer, professeur d’épidémiologie à l’université UCLA. Ils sont inquiétants. D’abord parce que les cas n’ont jamais baissé mais aussi parce que depuis quelques jours, en particulier dans le comté de Los Angeles, les hospitalisations sont reparties à la hausse. »

En Californie comme ailleurs, la lutte contre le coronavirus passe par le dépistage. Le gouverneur Gavin Newsom assure que son État peut tester jusqu’à 100 000 personnes par jour.

Biden fustige la gestion de Donald Trump

Les infections sont en nette recrudescence dans plus de la moitié du pays, essentiellement dans le Sud et l'Ouest. Quelque 40 000 cas ont été rapportés au cours de la seule journée de mercredi, et le pays compte plus de 122 000 morts.

Le président américain semble lui toujours dans le déni : il a une nouvelle fois attribué cette hausse à l’augmentation des tests pratiqués dans le pays. Une position dénoncée par son opposant démocrate, Joe Biden, qui s’est exprimé devant une assistance très restreinte en raison du coronavirus, jeudi, en Pennsylvanie. « Le nombre de cas augmente dans vingt-neuf États. Nous allons être confrontés à cela pendant un long moment, Trump ne peut pas l’évacuer, a-t-il lancé. Il ne peut pas faire baisser la courbe pour qu’elle corresponde à ses souhaits politiques. Aucun miracle ne surviendra. Nous allons devoir réagir en tant qu’Américains, tous ensemble, et faire ce qu’il y a à faire : des choses simples et plus difficiles, protéger nos familles pour rouvrir l’économie, et finalement mettre cette pandémie derrière nous. Et malheureusement, nous allons devoir faire cela en l’absence d’un dirigeant responsable à la Maison Blanche.  Le président veut nous faire croire qu’on doit choisir entre l’économie et la santé publique. C’est incroyable mais il n’a toujours pas compris le principe le plus simple de cette crise : pour redresser l’économie, nous devons contrôler le virus. Il est comme un enfant. Il n’arrive pas à croire ce qui lui arrive. Toutes ses plaintes et cet apitoiement sur lui-même ! Mais cette pandémie ne tombe pas sur lui, elle tombe sur nous tous. Et son boulot n’est pas de s’en plaindre, mais de faire quelque chose, de diriger ! »

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