Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Le retrait des accusations contre Michael Flynn par le département de la Justice avait suscité un tollé en mai 2020. Les démocrates avaient dénoncé une décision politique. Michael Flynn était notamment poursuivi pour parjure. Il avait reconnu avoir menti au FBI au sujet de ses rencontres avec l’ambassadeur russe pendant la période de transition.
Et, pour calmer le jeu, le juge en charge du dossier avait nommé un magistrat chargé d’étudier les motifs du gouvernement. Une audience était prévue pour en débattre. Mais ce mercredi 24 juin, la cour d’appel de Washington lui a ordonné de renoncer : « Un juge ne peut pas prolonger des poursuites quand le gouvernement estime qu’elles ne sont plus dans l’intérêt du public » a tranché une magistrate nommée par Donald Trump. Celui-ci s’est bien entendu félicité de cette décision qui exonère son ancien conseiller. « Michael Flynn a été traité d’une manière horrible, maintenant il est blanchi » a estimé le président américain.
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Cette décision survient le jour où la politisation du département de la Justice a été dénoncée devant la Chambre des représentants. Et c’est un hasard. La commission judiciaire de la Chambre des représentants, aux mains des démocrates, organisait ce mercredi une série d'auditions à ce sujet. Évidemment l’affaire Flynn a été évoquée, mais aussi celle qui concerne Roger Stone, un vieil ami du président qui a été condamné à 40 mois de prison pour parjure. « Mon supérieur m’a dit à plusieurs reprises que Roger Stone avait un traitement différent en raison de ses liens avec le président », a déclaré un procureur fédéral.
Un ancien procureur général adjoint également auditionné s’en est pris quand à lui directement au ministre de la Justice : « Je suis ici parce que je crois que William Barr représente la plus grande menace de mon vivant pour notre État de droit » a-t-il lancé avant d’ajouter « depuis sa prise de fonction, il travaille à faire avancer sa conviction de toujours que le président devrait détenir des pouvoirs quasi autocratiques ».
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