avec notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle
C'est le silence total. La Paz est encore plus calme que pendant la quarantaine. Car en Bolivie, le niveau au-dessus du confinement c’est « l’encapsulage », c'est le mot que l’on utilise. La ville est à l’arrêt, total. Aucun mouvement, aucun transport, personne dans la rue. Trois jours d’isolement avec interdiction de sortie face à l’augmentation du nombre de cas de coronavirus dans la capitale administrative du pays.
Cette situation, les villes de Montero, qui a été le premier foyer de COVID du pays, mais aussi d’Oruro ou de Potosi l’ont déjà vécue.
Les commerçants s'y sont préparés, comme Patricia Ramos. « Je fais essayer de vendre tout ce j’ai, mes fruits et mes légumes, parce que sinon en trois jours, tout va pourrir ! »
Une mesure qui a fait ses preuves car dans les villes où elle a été mise en place, les cas ont drastiquement baissé.
Mais trois jours d’arrêt total est-ce bien suffisant pour faire la différence ? C’est ce que se demandaient les passants vendredi, alors qu’ils faisaient leurs provisions. « Moi je pense que ça ne sert à rien, l’isolement devrait durer plus longtemps, parce-que le nombre de cas augmente vraiment beaucoup », nous dit une femme.
La ville de La Paz après avoir été partiellement déconfinée pendant trois semaines, avec seulement un couvre-feu le soir, reviendra mardi prochain à une quarantaine dite dynamique, c’est-à-dire la possibilité de sortir un jour sur deux pour les habitants, selon le dernier numéro de leur carte d’identité.
La Bolivie compte plus de 20 000 personnes officiellement contaminées par le Covid-19 et près de 700 morts. Selon des chiifres officiels publiés cette semaine, La Paz compte plus de 1200 personnes touchées et une cinquantaine de décès.
►À lire aussi : Achat de respirateurs en Bolivie: le ministre de la Santé arrêté pour corruption