À la Une: États-Unis, «Houston en deuil»

La ville de Houston, au Texas, accueille ce mardi 9 juin 2020 les funérailles de George Floyd. Un dernier hommage public a été rendu hier lundi dans la métropole texane à cet homme qui y a longtemps vécu et dont la mort a déclenché une vague de colère et de manifestations aux les États-Unis et dans le monde. Une émotion qui transparait aussi dans les titres et commentaires de la presse ce matin.

« Mourning in Houston », « Houston en deuil », titre le Houston Chronicle. Le journal texan publie une série de photos qui montrent les habitants de la ville se recueillir devant le cercueil de George Floyd. Certains portaient des tee-shirts à l’effigie du défunt, d’autres des pancartes « I can’t breathe », les derniers mots de George Floyd. Parmi les personnes qui lui ont rendu cet hommage figuraient aussi le chef de la police de Houston, Art Acevedo, qui avait durement critiqué le président Donald Trump pour sa gestion des manifestations et notamment pour son appel à une intervention de l’armée.

Réformer la police, une mission impossible ?

Depuis la mort violente de George Floyd, les appels à une réforme des pratiques policières se multiplient. Le Washington Post se penche sur le projet de loi que l’opposition démocrate a dévoilé hier. Un projet qui prévoit notamment l’interdiction des contrôles au faciès, l’usage généralisé des caméras embarquées pour la police fédérale, et la possibilité de lever l’immunité des policiers ce qui faciliterait les poursuites judiciaires. D’après le journal, ce projet de loi passera sans difficulté à la Chambre des représentants contrôlée par les démocrates mais se heurtera au refus du Sénat. Il n’est donc pas sûr que la réponse du législateur aux revendications des manifestants soit à la hauteur de leurs attentes, écrit le Washington Post.

Changer les pratiques policières et judiciaires pour sauver la démocratie

Il faut saisir ce moment pour changer le pays, estime le New York Times. « Il en va de notre démocratie », écrit le journal pour lequel le responsable de cette crise, ce n’est pas le président Donald Trump même si sa gestion a été une « catastrophe », selon le quotidien. Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes qu’il y a plus de 100 ans lorsqu’une guerre civile déchirait la nation : trop de citoyens préfèrent s’accrocher à un vieux système plutôt que de renoncer à leurs pouvoirs politiques, aux avantages qu’ils tirent de leur suprématie blanche et d’un système économique qui exploite une partie de la population. Et le journal de citer l’écrivain russe Dostoïevski selon lequel on peut mesurer le degré de civilisation d’un pays lorsqu’on entre dans ses prisons. « Aujourd’hui c’est le système judiciaire – profondément injuste – qui reflète le degré de notre civilisation. C’est un miroir qui nous montre ce que nous sommes vraiment, contrairement à ce que nous nous racontons », écrit le New York Times.

Polémique au Brésil sur des statistiques du Covid-19

Depuis quelques jours, le gouvernement brésilien publie un bulletin qui ne montre plus le nombre total de cas confirmés et de décès, mais seulement les chiffres des dernières 24 heures. Ce bilan est désormais actualisé très tard dans la soirée, autour de 22h, pour éviter que les grands journaux télévisés en parlent. Le quotidien Folha de Sao Paulo dénonce un « coup d'Etat statistique », accusant le président d'extrême droite Jair Bolsonaro de vouloir « étouffer » les données du Covid-19, « comme s'il pouvait les censurer ». Deux partis d’opposition se sont tournés vers la Cour Suprême qui a tranché : la plus haute instance judiciaire du pays a demandé au gouvernement de revenir à l’ancien système de publication des statistiques, en incluant le nombre total de décès et de contamination. C’est à lire sur le site d’information de la chaîne O Globo. Selon la Folha de Sao Paulo, la décision de ne plus publier les données dans leur globalité a été prise à l’origine par les militaires proches du président.

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