L'Amérique latine, nouvel épicentre de l'épidémie de coronavirus

L’Amérique latine connaît une augmentation alarmante de nouveaux cas et de décès liés au Covid-19. Le Brésil en est l’exemple le plus criant. Le Mexique, le Chili, le Pérou ou encore la Colombie subissent également une augmentation des cas. Explication.

Comme en Europe, chaque pays d'Amérique latine gère la crise du coronavirus à sa manière. Et comme en Europe, où il s'était écoulé un certain laps de temps entre les premiers cas confirmés et l'explosion de l'épidémie, la région, relativement épargnée au début de la pandémie, assiste désormais à une augmentation spectaculaire des cas de contamination.

Les mesures de protection et de quarantaine prises au début de la crise par certains gouvernements ont permis d’éviter le pire dans ces pays. Ce n’est pas le cas du Brésil qui compte aujourd'hui plus de 580 000 personnes contaminées et plus de 32 000 morts des suites du Covid-19.

  • Le Brésil : un cas particulier et nouvel épicentre mondial

La situation est complexe au Brésil et les chiffres mentionnés par les autorités pourraient bien être en dessous de la réalité, selon de nombreux experts. Le fait que le président Jair Bolsonaro minimise depuis le début cette maladie et l’épidémie a, bien entendu, été un facteur aggravant, même si les gouverneurs et les maires ont adopté leurs propres mesures, ce qui a permis de mettre en place des quarantaines et entraîné la fermeture de nombreuses activités.

A l'heure actuelle, la situation est très diverse selon les régions du pays. Dans le nord, par exemple, certaines villes, comme Fortaleza, ont franchi le pic épidémique alors que d’autres ne l’ont pas encore atteint. Le pire est à craindre, car le système sanitaire est déjà au bord de l’explosion. Et si l’augmentation des cas continue, les hôpitaux brésiliens ne seront plus à même de prendre en charge de nouveaux patients. Mercredi 3 juin, le pays a enregistré 1 349 décès, ce qui représente un nouveau record, et les projections des experts ne sont vraiment pas optimistes.

  • Le Mexique se déconfine alors que les cas augmentent

Le Mexique, comme le Brésil, n’a pas pris de mesures drastiques au début de l'épidémie. Certes, un confinement a été mis en place, mais il n’était pas obligatoire contrairement à ce qui a été fait en France. Au total, plus de 101 000 cas de personnes contaminées ont été rapportés par les autorités qui ont annoncé que le pays comptabilisait plus de 11 500 morts, dont plus de 1 000 ces dernières 24h, ce qui représente là aussi un record.

Ces chiffres n’augurent rien de bon, surtout que le Mexique, après deux mois d’arrêt, est en train de se déconfiner. Pour preuve, le président Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé qu’il comptait reprendre ses tournées régionales, même s’il fallait désormais s’habituer à une nouvelle normalité, c’est-à-dire à l’adoption notamment de gestes barrières. Un président qui dit surveiller de près la situation pour éviter une éventuelle seconde vague.

  • Résurgence de l'épidémie au Chili 

Les autorités chiliennes avaient très vite mis en place des mesures de quarantaine au début de l’épidémie, avec notamment des cordons sanitaires installés sur les axes routiers pour éviter que les gens ne se déplacent entre régions. Le problème, c’est que les autorités ont décidé de déconfiner trop rapidement certains quartiers et certaines villes.

Et dans les jours qui ont suivi ce déconfinement, les chiffres de personnes contaminées ont explosé, ce qui a obligé les autorités à remettre en place une quarantaine encore plus stricte, notamment dans la capitale Santiago où elle vient d’être prolongée pour encore une semaine. Le pays compte désormais plus de 110 000 personnes contaminées et plus de 1 300 morts et avec l’arrivée de l’hiver australe, les scientifiques craignent le pire, car on ne sait pas encore si la saisonnalité aura une incidence sur l’évolution de l’épidémie

D’ailleurs, c’est tout le cône sud du continent qui est concerné par ce facteur et ce passage à l'hiver austral. Et certains de ces pays qui sont en train d'entamer le déconfinement, comme par exemple l’Équateur, risquent de voir leurs chiffres à nouveau monter dans les jours et les semaines à venir. C'est ce que redoutent notamment les autorités péruviennes ou encore l'Argentine, dont les autorités résistent à l'appel de ses concitoyens qui réclament la fin des restrictions et le retour à une vie normale.

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