Affaibli par le coronavirus, Cuba demande de suspendre le paiement de sa dette

Affaibli économiquement par l’impact de la pandémie de coronavirus, Cuba demande une pause à ses créanciers. Dans un courrier adressé au Club de Paris, le vice-Premier ministre, Ricardo Cabrisas requiert  « un moratoire pour 2019, 2020, et 2021, afin de recommencer à payer en 2022 ».

La crise du Covid-19 prive l’île de ses principaux revenus, dont le tourisme, deuxième ressource du pays. En 2018, ce secteur qui concerne un tiers des entreprises privées et environ 200 000 travailleurs, lui a rapporté autour de 3 milliards de dollars... Mais depuis le 24 mars, tout est à l'arrêt.

Autre source importante de revenus, les envois d'argent de la diaspora cubaine à leurs familles. Or, de nombreux Cubains exilés vivent aux États-Unis où le chômage atteint des niveaux inédits en raison de l'épidémie. Une situation qui pourrait priver l’île de ce soutien conséquent.

Réduction des importations

La pandémie accentue la fragilité économique de Cuba, qui importe 80% de ce qu'elle consomme. Faute de devises pour payer ses importations, elle les a réduites drastiquement au premier trimestre. Déjà avant la pandémie, Cuba était en grande difficulté financière en raison du renforcement des sanctions et des mesures de restriction des voyageurs américains. Le tourisme a reculé de près de 10%.

Le vice-Premier ministre, Ricardo Cabrisas, propose qu'en 2021 une analyse de la situation économique soit menée afin d'évaluer la capacité de Cuba à honorer de nouveau ses remboursements. En demandant aujourd'hui un moratoire jusqu'en 2022 au Club de Paris - qui regroupe les 14 pays bailleurs, dont la France -, Cuba veut éviter de tomber en défaut total de paiement.

Les autorités de l’île espèrent bénéficier de la même souplesse que les pays africains avec le G20. Le FMI et la Banque mondiale se sont engagés à soutenir les pays les plus fragiles, mais Cuba ne fait partie d'aucune de ces deux instances.

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