Avec notre correspondante à Lima, Wyloën Munhoz-Boillot
Pendant treize ans, Claudia a travaillé comme employée de maison pour la même famille dans un quartier chic de la capitale péruvienne. Mais quand elle est diagnostiquée positive au coronavirus fin mars, cette même famille la met dehors. « Mon employeur m’a dit de partir car je risquais de contaminer toute sa famille et a refusé de me payer », raconte-t-elle.
Claudia s’est donc retrouvée sans un sou du jour au lendemain. Elle survit aujourd’hui grâce à la solidarité de ses voisins. « Mes voisins m’apportent à manger et je lave leur linge en échange. J’ai aussi reçu une petite dotation de 27 euros et un panier de vivres de la fédération syndicale », explique-t-elle.
Comme 92% des employés de maison au Pérou, Claudia exerce de manière informelle, soit sans contrat de travail, ni protection sociale. Ce mois-ci pourtant, la loi encadrant cette profession a été renforcée. Elle impose notamment un contrat écrit et fixe à 18 ans l’âge minimum pour exercer.
Pour les mêmes droits que les autes salariés
Insuffisant, selon Leddy Mozombite, secrétaire générale de la Fédération des employés de maison du Pérou (FENTTRAHOP). « Nous exigeons une nouvelle loi pour avoir les mêmes droits que les autres salariés : des journées de huit heures, le paiement des heures supplémentaires et un salaire minimum. Comme le stipule la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail », souligne-t-elle.
Ratifiée par le Pérou en 2018, cette Convention relative aux travail domestique n’a toujours pas été transcrite dans la législation péruvienne.