C'est une élue de l'État de Portuguesa, Maria Beatriz Martinez, appuyée par l'Observatoire vénézuélien des prisons, qui avance le chiffre macabre de 47 morts dans la mutinerie survenue dans une prison de l’ouest du pays. Selon cette députée et cette ONG, les faits ont eu lieu au pénitencier de Los Llanos, à Guanare.
Le bilan officiel, lui, n'a pas bougé depuis vendredi 1er mai : il fait état de 17 morts. Mais de nombreuses vidéos prises dans l'enceinte de la prison montrent plusieurs dizaines de corps sans vie qui gisent sur le sol.
Tentative d’évasion ou révolte contre une rétention de nourriture ?
Les autorités justifient la tuerie par une tentative massive d'évasion. Des dizaines de détenus auraient brisé les grillages de l'établissement, ne laissant d'autre choix aux forces de l'ordre que de tout faire pour empêcher l'évasion.
Version réfutée par l'Observatoire vénézuélien des prisons et les proches des victimes. Selon eux, une révolte aurait éclaté après que les gardiens aient refusé de servir à manger aux détenus.
Depuis l’arrivée du nouveau coronavirus au Venezuela, les visites sont interdites dans les prisons. Ce sont donc les gardiens qui ont la charge de transmettre aux prisonniers la nourriture envoyée par leur famille, qui est souvent leur unique moyen de subsistance. Ce serait donc la rétention de cette nourriture qui aurait entraîné la colère des détenus et le violent affrontement qui s’en est suivi.