Avec notre envoyé spécial à Sacramento, Éric de Salve
Devant le Capitole de Sacramento, ils sont quelques milliers à exiger la fin du confinement. Une foule compacte en pleine pandémie de Covid-19, presque aucun manifestant ne porte de masque. Inutile, estime Suzanne, pourtant médecin à la retraite, qui préfère s’enrouler dans le drapeau américain et dénoncer une propagande des médias. « Les grands médias racontent n’importe quoi, ils ne répandent que la peur, fustige-t-elle Je ne connais aucune science qui dit que la distanciation sociale nous protège et évite des morts comme ils disent. Ça n’a aucun sens à mes yeux. Moi je défends la liberté. »
« J’ai perdu les deux tiers de ma clientèle parce qu’eux aussi ont perdu leur emploi »
Dans la foule, beaucoup de drapeaux et de casquettes pro-Trump, et ceux qui ne soutiennent pas le président se disent souvent plus républicains que lui.ou libertariens, anti-État. Comme Emily, propriétaire d’une de sa salle de gym dont elle juge la fermeture au nom du confinement totalement injustifiée. « J’ai investi plus d’un million de dollars dans cette affaire et tout est perdu, raconte-t-elle. Est-ce qu’on s’en remettra ? Je ne sais pas. J’ai perdu les deux tiers de ma clientèle parce qu’eux aussi ont perdu leur emploi. C’est ça le confinement. »
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La Californie, premier État touché par le coronavirus aux États-Unis, compte plus de 2000 décès. Le 19 mars, son gouverneur avait été le premier à décréter le confinement censé durer jusque fin mai.
Au total, plus de 30 millions de personnes se sont inscrites au chômage depuis la mi-mars. Un record historique pour les États-Unis. D’autres manifestations ont eu lieu à Los Angeles, San Franciso ou San Diego, mais aussi dans d’autres États comme à Chicago ou encore New York.