Avec notre correspondante à New York, Loubna Anaki
Ronald a retrouvé la liberté il y a tout juste une semaine après 4 mois passés à Rikers Island. La prison compte 4 000 détenus et des dortoirs souvent surpeuplés. Difficile, selon lui de se protéger face au coronavirus. « Dans mon dortoir on était peut-être 37, tout le monde marche, touche à tout. Certaines personnes n’ont pas une hygiène correcte. Il y a des germes partout. »
Asthmatique et souffrant d’une blessure à la jambe, Ronald fait partie d’une centaine de détenus libérés pour tenter de diminuer la population carcérale et éviter une crise sanitaire. A Rikers, il y a déjà plus de 360 cas de Covid-19. Détenus et gardiens se plaignent du manque de moyens… « De l’eau et du savon, c’est tout ce qu’on a eu, pas de désinfectant. Et pour les masques, on en a eu 2 en 14 jours. »
Pour son avocate, Kristin Bruan, l’administration pénitentiaire est mal préparée pour gérer une telle crise. « Par exemple, un des problèmes, c’est que quand quelqu’un a le coronavirus, il est isolé. Mais si quelqu’un d’autre éternue ou tousse, on l’isole avec les patients contaminés, même si lui, en fait, ne l’est pas. »
Elle se bat pour faire libérer un autre de ses clients. Peter raconte les tensions entre les prisonniers qui cherchent à se protéger. « Les gens sont prêts à se battre. J’ai peur, Je me dis, on va nous laisser mourir ici. »
Samedi, le gouverneur de New York a affirmé que 200 prisonniers supplémentaires devraient être relâchés, assignés à résidence pour tenter de freiner l’épidémie à Rikers Island.