À la Une : les Amériques réagissent à la propagation du Covid-19

Une patinoire de hockey sur glace vide occupe la Une de The Globe and Mail. « Ce sont des moments extraordinaires », titre le grand quotidien anglophone du Canada. « Le grand confinement » : ces mots barrent la Une du Toronto Star, devant ce même stade et des chaises d'écoliers vides. Pas de directive au niveau fédéral pour ce qui est de l'enseignement, mais « trois universités, une dizaine de commissions scolaires et une série d’écoles privées du Québec font fi des directives du gouvernement Legault et ont suspendu les classes pour une ou plusieurs journées à compter de vendredi », explique Le Devoir.

« Ottawa ajoute à la confusion »

The Globe and Mail regrette le retard de décision au niveau fédéral : « Les Canadiens pourraient ne pas savoir s'ils doivent rester chez eux ou non. Le fait que certaines provinces adoptent des positions plus strictes qu'Ottawa ajoute à la confusion ». « Ottawa est censé être en charge, mais cette semaine, il semble davantage se placer dans une position de spectateur », ajoute le journal.

L'inquiétude est montée d'un cran jeudi, suite aux mesures prises par d'autres pays et depuis que « le Canada est touché au sommet de l'État », écrit Le Devoir. Justin Trudeau a annoncé que son épouse, Sophie, a été testée positive au Covid-19. Le Premier ministre canadien s'est donc isolé et travaille de chez lui. Les commerces commencent à être pris d'assaut, raconte Le Devoir. Mais pas d'inquiétude, souligne The Globe and Mail. « Le plus grand producteur de papier toilette » canadien assure qu'il « y a du papier en abondance ».

Le Mexique, seul à ne pas prendre de mesures

Sur le reste du continent américain, les mesures divergent. Le Pérou et l'Équateur ont, par exemple, suspendu les cours dans les écoles. Le Salvador s'est entièrement barricadé. L'Argentine suspend ses vols avec l'Europe, comme la Bolivie et le Venezuela. Mais rien de tout cela au Mexique ! « Les autorités considèrent qu'il n'est pas nécessaire d'annuler les rassemblements de masse ni de fermer les écoles », note en Une El Sol de Mexico. « La déclaration d'une pandémie par l'OMS ne justifie pas des mesures ayant un impact négatif sur l'économie de notre pays », souligne un membre du gouvernement dans Tribuna.

Alors que les Bourses s'effondrent à travers le monde, s'étonne le site Bloomberg, « des centaines de financiers et de PDG de banques sont en ce moment dans la station balnéaire » d'Acapulco pour une conférence bancaire annuelle, à laquelle participe aussi le président Andres Manuel Lopez Obrador. Bloomberg rappelle qu'il y a dix ans, « la ville de Mexico a été confinée après l'apparition de la nouvelle grippe H1N1, qui a aggravé la récession du pays suite à la crise financière mondiale ». Mais l’inquiétude monte chez la population, raconte La Jornada : « Avec l'augmentation du nombre de cas de Covid-19 dans les villes américaines, les habitants de Basse-Californie, de Nuevo León et de Tamaulipas se sont rués dans les centres commerciaux pour s'approvisionner en nourriture, mais surtout en produits de désinfection ».

L’erreur de Trump a-t-elle provoqué un désastre sur les marchés ?

Aux États-Unis, le déluge de critiques continue suite à l’allocution télévisée de Donald Trump mardi 10 mars. Le président avait annoncé la suspension des vols avec l’Europe. Le but de cette allocution était de rassurer la population et les marchés financiers, comme l’explique le Washington Post. Mais finalement, c’est l’effet contraire qui s’est produit. Le quotidien américain souligne que le président n'a pas respecté le script de son discours et annoncé, à tort, la suspension des échanges commerciaux avec l'Europe.

Selon le quotidien, cette erreur a provoqué un désastre sur les marchés financiers même si Donald Trump a ensuite rectifié ses propos sur les réseaux sociaux. Le Washington Post ajoute que ce discours résumait parfaitement la gestion de la crise par le président : un discours « criblé d'erreurs, au ton nationaliste et xénophobe, limité dans son empathie et vantant à la fois ses propres décisions et la suprématie de la nation qu'il dirige ».

À écouter aussi : Trump interdit aux Européens d'entrer aux États-Unis afin d'endiguer la pandémie de COVID-19

Cuba : quatre cas confirmés et des contrôles dans les avions

À Cuba, où depuis jeudi quatre cas de coronavirus sont confirmés, les autorités appellent à intensifier les mesures préventives et à continuer de travailler. C’est le message qu’a souhaité adresser à la nation le président cubain Miguel Diaz-Canel, explique le quotidien proche du pouvoir Granma. « Il vaut mieux en faire trop que pas assez », a-t-il expliqué. Les trois premiers patients infectés sont des Italiens qui venaient passer des vacances sur l’île. Toutes les personnes qui ont été en contact avec eux sont suivies, y compris les 149 passagers de l’avion qui les avait transportés. Un quatrième cas a été confirmé, jeudi 12 mars, selon Granma. Il s'agit pour la première fois d'un citoyen cubain.

Si pour l’instant, il n’est pas encore prévu d’interdire les vols en provenance de pays contaminés ni de fermer les frontières, des mesures drastiques ont été mises en place dans les aéroports, notamment à La Havane, précise le journal du syndicat des travailleurs cubain Trabajadores. Des agents montent dans les avions avant que les passagers ne débarquent et vérifient leur provenance et s’ils ont des symptômes. Par ailleurs, les autorités sont en train de préparer un hôpital dans la capitale, précise 14ymedio. Les autorités disent avoir une capacité de 2 400 lits.

À écouter aussi, le journal des Amériques : Brésil: une forêt menacée par la construction d’un circuit de F1

Partager :