Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
En ce premier vendredi du mois de mars, les manifestants chiliens se sont donné rendez-vous en nombre à Santiago sur la « place de la dignité », comme ils l'ont rebaptisée il y a près de quatre mois, au début du mouvement historique contre les inégalités sociales dans le pays.
« Pas de solutions » pour calmer le mouvement
Pendant qu'un concert se prépare sur le balcon d'un immeuble, Mario, explique pourquoi il continue de descendre dans la rue : « Le gouvernement n'a pas donné de solutions pour calmer le mouvement, explique-t-il, préférant ne pas donner son vrai nom. Abandonner la rue serait une victoire pour le gouvernement et nous, nous voulons démontrer que nous sommes unis, et qu'il y a encore des gens qui peuvent nous rejoindre. »
Ce jeune homme, qui a voté pour le président actuel Sebastian Piñera en 2017, n'est absolument pas convaincu par les réponses que le milliardaire de droite a apportées aux demandes sociales des manifestants. Ceux-ci exigent des services publics accessibles et de qualité : l’éducation, des retraites ou encore la santé.
Halte au « modèle néolibéral » !
Un point de vue partagé par Cristina, une étudiante qui, comme Mario, a prévu de voter « oui » à une nouvelle Constitution le 26 avril prochain : « On ne peut pas avancer avec une Constitution qui a été adoptée sous la dictature, et on ne peut pas continuer avec ce modèle néolibéral qui ne fait que remplir les poches de quelques-uns. »
Ce dimanche, elle sera de nouveau dans la rue, pour la journée internationale pour les droits des femmes. Les organisatrices attendent jusqu'à un million de personnes dans la capitale chilienne.