Brésil: une grève des policiers provoque une hausse d'homicides dans le Ceara

Au Brésil, les policiers militaires qui officient dans le Ceara, un État du nord-est du pays, sont en grève depuis douze jours. Ces agents réclament des hausses des salaires aux dirigeants de cet État considéré comme l’un des plus pauvres du pays. Depuis le début de la grève, le nombre d'homicides par jour a triplé.

Le conflit a pris une dimension particulière. Le président Jair Bolsonaro apporte son soutien aux policiers en grève, même s’il ne le dit pas ouvertement. Et pendant ce temps la criminalité reprend ses droits. Le nombre d’homicides par jour a triplé dans le Ceara depuis le début de cette grève.

Le chaos règne depuis maintenant 12 jours dans l’État du Ceara. Il accapare les Unes de la presse nationale ce samedi au Brésil. La presse n’hésite plus à parler d’instrumentalisation du mouvement. Et notamment du président brésilien très populaire auprès des forces de l’ordre, qu’elles soient militaires ou non.

Bolsonaro veut renforcer le pouvoir fédéral

Même s'il ne le dit pas ouvertement, Jair Bolsonaro soutient ce mouvement. Et pour cause : dans ses projets figure notamment un projet de loi visant à renforcer le pouvoir fédéral sur la police locale, qui dépend jusqu’à présent de chaque État.

Pendant ce temps, bien que les autorités fédérales aient annoncé l’envoi de 2 500 militaires supplémentaires, la criminalité a bondi depuis le début du mouvement. Entre le 1er et le 25 février, 364 homicides ont été rapportés, ce qui représente 26 assassinats par jour, près de trois fois le chiffre habituel dans cet État.

Le taux a certes baissé ces derniers jours, mais Jair Bolsonaro a menacé de mettre un terme au déploiement d’effectifs supplémentaires, ce qui fait craindre le pire, alors que pendant ce temps les négociations entre grévistes et représentants du Ceara font du surplace.

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