Avec notre correspondante à Buenos Aires, Aude Villiers-Moriamé
La place du Congrès déborde de manifestantes vêtues de vert, la couleur symbole du droit à l’avortement. Elles sont des milliers à être venues réclamer, à dix jours de l’ouverture des sessions parlementaires, que le droit à l’IVG soit voté en 2020. Actuellement en Argentine, l'avortement est uniquement autorisé en cas de viol ou si la grossesse met en danger la santé de la femme enceinte.
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Lucia Mancuso a 20 ans, elle est l’une des nombreuses jeunes femmes à s’être mobilisées ce mercredi : « Je crois que nous sommes en retard sur le sujet de l'avortement en Argentine, car beaucoup de personnes continuent de penser que cette décision n’appartient pas uniquement aux femmes. Le choix d’être mère, d'avoir un enfant... Personne ne devrait prendre cette décision à la place des femmes ! »
Après la douche froide provoquée par le rejet, au Sénat, à sept voix près, de la légalisation de l’IVG en août 2018, les militantes sont déterminées à ce que la loi passe cette année. Le nouveau président Alberto Fernandez est d’ailleurs de leur côté et son gouvernement de centre-gauche va bientôt présenter un projet de loi allant dans ce sens.
Laura Maqui, 38 ans, foulard vert noué au poignet, s’en félicite : « La situation est différente de celle de 2018. Aujourd'hui nous avons de nouveau de vrais représentants du peuple, et nous croyons que toutes les conditions sont réunies pour que l’on avance de manière positive sur ce sujet. »
En octobre 2019, un tiers des sièges du Sénat et la moitié de ceux de la chambre des députés ont été renouvelés. Des simulations réalisées par des journaux argentins montrent que si la légalisation de l’IVG continuerait d’être approuvée par les députés, le vote risque toujours d’être extrêmement serré au Sénat.