Des milliers de personnes ont manifesté mardi 18 février 2020 à travers le pays pour exiger justice après la mort d’un homme de 18 ans, tué par huit rugbymen. Cette affaire a provoqué une vague d’indignation en Argentine. Il y a un mois, de jeunes joueurs de rugby âgés de 18 à 20 ans ont battu à mort Fernando Baez devant une discothèque. Le passage à tabac a été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, ce qui a déclenché une vive émotion dans l’opinion publique. Alors que les suspects ont été placés en détention, les parents de Fernando ont organisé hier un grand rassemblement devant le Congrès à Buenos Aires.
D’après La Nacion, environ 30 000 personnes sont venues montrer leur solidarité, « Justice pour Fernando, vivons sans violence », pouvait-on lire sur certaines pancartes. Le journal retient surtout la douleur de Graciela Sosa, la mère de la victime, disant que sa maison était vide depuis que son fils n’est plus là. Selon l’avocat de la famille, cité par La Nacion, Fernando est devenu « un symbole de la lutte contre la violence dans le pays ». À la manifestation s’étaient joints également d’autres parents dont les enfants ont été assassinés. « Fernando, le fils de tous », titre le journal Cronica, résumant en Une l’émotion de tout un pays.
Jair Bolsonaro insulte une journaliste
Au Brésil, la gauche et une partie de la presse sont vent debout après les insultes à caractère sexuel du président Jair Bolsonaro contre une journaliste de la Folha de Sao Paulo. Il s’agit de Patricia Campos Mello, une journaliste très connue au Brésil, qui a révélé l’affaire surnommée #Caixa2doBolsonaro, qui impliquait l’ancien parti du président. D’après son enquête publiée en 2018, Jair Bolsonaro aurait bénéficié de fonds privés illégaux pour financer des campagnes de désinformation visant à influencer les électeurs. Il y a quelques semaines, l’employé d’une entreprise de marketing digital a affirmé devant la Commission parlementaire contre les « fake news » que la journaliste lui proposait des rapports sexuels en échange des informations. Un témoignage qui s’est révélé faux, mais qui a été relayé par certains parlementaires, dont l’un des fils de Jair Bolsonaro.
Et hier, c’est donc son père qui a rajouté une couche d’insultes. Jair Bolsonaro s’en est vivement pris à la journaliste et en répétant le faux témoignage selon lequel Patricia Campos Mello était prête à tout, y compris à coucher avec un informateur, pour avoir un scoop. Son journal Folha de Sao Paulo publie ce matin un édito au vitriol contre le président brésilien, « un président qui se comporte selon le quotidien comme un chef de gang. Ses sbires sapent la réputation de ceux qui critiquent l’aventure autoritaire. En insultant une journalise, Jair Bolsonaro attaque aussi une institution, la presse, et la démocratie brésilienne ». Folha de Sao Paulo conclut en soulignant que 99 ans après sa fondation, le journal survivra cette crise. « C’est le journalisme et la démocratie qui s’inscrivent dans la durée, et pas Jair Bolsonaro », estime le quotidien.
Le conflit du gazoduc : « une partie d’échecs injouable » pour le gouvernement canadien
Au Canada, le transport ferroviaire est toujours paralysé par des manifestations d’autochtones qui s’opposent contre un projet de gazoduc. Ce conflit fait la Une de la presse canadienne. Le Devoir note que les deux parties, le gouvernement et les responsables d’autochtones appellent au calme, mais sans toutefois trouver une solution politique. Il est vrai, la crise n’est pas facile à résoudre. Comme le souligne le journal, elle ne se limite pas « à la simple cupidité des Blancs piétinant un vieux cimetière amérindien. L’enjeu…touche à ce nœud gordien qui consiste à concilier respect de l’environnement et exploitation des ressources naturelles. Et puis, pour ajouter à la complexité, on ne trouve pas les Amérindiens tous d’un côté de la barricade, et les Visages pâles, tous de l’autre. Tant la population autochtone que la population canadienne sont divisées sur le sujet », ajoute le quotidien francophone, avant de poursuivre : « Le gouvernement Trudeau est devant une partie d’échecs injouable, d’autant plus qu’il est forcé de "jouer" les autochtones les uns contre les autres. La seule porte de sortie », estime Le Devoir, « passe par plus de pouvoirs pour l’ensemble des Premières Nations.»
Le gouvernement sous pression
Le gouvernement qui est sous pression des entreprises pour trouver une solution à la crise. C’est à lire dans le Globe and Mail. Plusieurs fédérations industrielles, dont celle d’exportation et de manufacture, ont lancé des appels pour lever rapidement des barrages et demandent au gouvernement des compensations financières pour l’argent perdu pendant les barricades.