Avec notre envoyée spéciale dans l’Iowa, Anne Corpet
L’enjeu majeur de ces deux derniers jours de campagne est de convaincre les indécis. À deux jours du caucus, ils sont encore 40% à ne pas avoir fait leur choix. « Il y a trop de bons candidats, c’est difficile de se prononcer alors je vais passer le week-end à écouter ce qu’ils ont à dire », nous explique Liz, une institutrice croisée dans un concert organisé vendredi soir par la campagne d’Elizabeth Warren.
Les sénateurs qui n’ont pu participer à la campagne dans l’Iowa ces deux dernières semaines mettent les bouchées doubles : ils alignent trois, quatre, cinq meetings par jour.
Pete Buttigieg, l’étoile montante du parti démocrate, ne ménage pas ses efforts non plus. Il joue la carte de la nouveauté face à ses trois principaux concurrents plus expérimentés. « À chaque fois qu’un démocrate a accédé à la Maison Blanche ces dernières décennies, il était inconnu sur la scène politique nationale », lance-t-il devant 500 électeurs de Waterloo, une petite commune de l’est de l’Iowa. Des habitants des États voisins du Minnesota et de l’Illinois ont fait le déplacement pour écouter le jeune maire de South Bend. « Il est vraiment bien, lâche un électeur à l’issue du discours, mais je me demande s’il a les épaules pour battre Donald Trump ».
Dans la région de Cedar Rapids, petite ville perdue au milieu de vastes étendues enneigées à l’Est de l’Etat, l'ex-vice président et candidat Joe Biden a fait valoir son expérience et déclaré vouloir panser les plaies d’un pays déchiré par ses divisions.
A gauche du parti, Elisabeth Warren et Bernie Sanders, tous deux retenus à Washington par le procès de Donald Trump, se disputent les suffrages. Tout peut se jouer ici, car les électeurs tiennent à rencontrer les candidats avant de se prononcer. La sénatrice du Massachusetts assure avoir le programme le plus détaillé du parti. « J’ai un plan », ne cesse t-elle de répéter.
Bernie Sanders lui mise sur la jeunesse. Il a rassemblé samedi soir plus de 3000 personnes pour ce qui qui fut sans conteste le plus grand meeting de la journée. Il faut préciser que Bernie Sanders avait aussi convoqué un groupe de rock pour le soutenir. Mais la ferveur qui l'entoure est unique chez les démocrates. En Amérique tout peut arriver nous expliquait un jeune partisan du sénateur du Vermont, « même la révolution »...