Le « feuilleton » du procès en destitution de Donald Trump continue de tenir en haleine la presse américaine. Une grande question ce mercredi en une : le Sénat auditionnera-t-il John Bolton ? Dans son prochain livre, qu’a pu se procurer le New York Times, l’ancien conseiller à la Maison Blanche assure que Donald Trump lui a dit que l’aide militaire à l’Ukraine serait bloquée en l’absence d’enquête de Kiev contre son rival Joe Biden. Cette affaire est au centre de la procédure d’impeachment.
Tout va se jouer à quatre voix de sénateurs, qui permettront de bloquer ou de valider la demande d’audition formulée par les démocrates. Pour le Wall Street Journal, et une bonne partie des journaux américains, les républicains « manquent de voix », désormais, pour bloquer ce témoignage alors. Mais pour The Hill : « le parti républicain est confiant dans sa victoire ». Les élus républicains, majoritaires au Sénat, doivent encore se réunir plusieurs fois avant le vote vendredi.
Bolton, ami des cartels ?
En parallèle, John Bolton est attaqué sur les réseaux sociaux. « Une vague d’attaques au vitriol de la part des alliés du président Trump » d’abord. « Presque du jour au lendemain, écrit The Hill, ses amis sont devenus des ennemis ». Quelle est la motivation de John Bolton ? s’interroge par exemple un sénateur. La rancune ? Ou « plusieurs millions de dollars pour enflammer la situation ».
Au-delà de ce premier cercle, une campagne de diffamation se met en place contre John Bolton. Un article sur ses supposés liens avec « les cartels, les terroristes et l’Iran », qui « n’avait pas été remarqué au printemps dernier lorsqu’il est apparu sur un blog », « a gagné soudainement en popularité lundi », explique le Washington Post. « Plus de 5 000 interactions sur Facebook, publication sur les pages et les groupes consacrés à la défense de Trump. Très vite, cet article est devenu la pierre angulaire d’une campagne visant à discréditer Bolton en contestant ses motivations et en le présentant comme un traître ».
La chute d’American Dirt
Aux États-Unis toujours, une polémique touche un livre publié à grand renfort de communication. Cet ouvrage raconte l’histoire d’une famille mexicaine poussée à l’exil en raison des violences liées au narcotrafic. « American Dirt » a été encensé par la presse et reçu la bénédiction de la célèbre animatrice américaine Oprah Winfrey. Tout était réuni pour en faire un grand succès de librairie jusqu’à ce que le livre, et son auteure Jeanine Cummins, affrontent une « shitstorm », une vague d’indignation sur internet. De nombreux internautes latino-américains, bientôt rejoints par des acteurs et des intellectuels, estiment qu’une écrivaine blanche qui habite près de New York ne peut pas raconter une histoire de migrants mexicains.
La polémique est telle, explique The Hill, que deux séances de signature ont été annulées par l’éditeur. Même Oprah Winfrey « a brisé le silence », peut-on lire dans USA Today. « Il m’est apparu clairement, explique-t-elle sur Instagram, au vu de l’effusion d’opinions, si je puis dire, très passionnées, que cette sélection a touché une corde sensible et a créé le besoin d’une discussion plus profonde et plus substantielle ». L’animatrice promet une grande émission de débat au mois de mars. « Ce nouveau roman controversé révèle les limites de la fiction qui veut créer à tout prix de l’empathie chez ses lecteurs », pense The Atlantic.
Pérou : Keiko Fujimori retourne en prison
« Elle retourne à sa cellule ». C’est le titre qui barre la une de Peru21. La cheffe de l’opposition Keiko Fujimori a été arrêtée mardi. La justice a ordonné son retour en détention dans l’affaire de corruption Odebrecht. Keiko Fujimori était sortie de prison il y a deux mois. Cette décision est jugée « particulièrement rigoureuse » par La Republica. Elle tient, selon le journal, aux « solides arguments de l’accusation » et à la « faiblesse de la défense ». Le journal péruvien salue le travail des procureurs de l’affaire Lava Jato. Pour l’économiste Erick Sablich, dans El Comercio, il apparait « improbable » que Keiko Fujimori se présente à la prochaine présidentielle. Reste à savoir « qui prendra sa place à Fuerza Popular » ; la principale force politique du pays a subi un lourd revers aux législatives de dimanche.
Porto Rico : inquiétudes au sujet de la solidité des écoles
À Porto Rico, les enfants retournent à l’école cette semaine. Mais après les centaines de séismes qui ont touché l’île depuis début décembre, beaucoup s’interrogent sur l’état des bâtiments. Pour l’instant, écrit le Washington Post, « les cours ont repris dans 177 des 865 écoles de l’île », et les autorités espèrent en ouvrir 228 autres d’ici la fin de la semaine. Cette série de séismes « représente le dernier défi en date pour un système scolaire déjà mis à l’épreuve par des catastrophes répétées, notamment une crise financière qui a entraîné la fermeture d’écoles et, en 2017, l’ouragan Maria, qui a endommagé des établissements ». Entre 2006 et 2018, le nombre d’écoles a considérablement baissé. « Pour l’instant, poursuit le journal, le gouvernement a déclaré qu’il ne pouvait inspecter et réparer que les écoles endommagées par les séismes, et non celles qui risquaient de s’effondrer ».