Les événements ont débuté ce mercredi lorsque des militaires maliens en colère ont
manifesté en tirant en l'air dans le camp militaire de Soundiata Kéita à Kati, à une quinzaine de kilomètres de la capitale, Bamako.
Joints par RFI, ces soldats disaient réclamer un armement adapté pour combattre les rebelles touareg dans le nord du pays. Le ministre de la Défense Sadio Gassama s'est rendu sur place, mais, selon certaines sources, sa voiture aurait essuyé des tirs, ce que démentent les militaires du camp.
En fin d'après-midi plusieurs dizaines de militaires sont arrivés dans le centre de la capitale et ont à nouveau tiré en l'air, semant la panique parmi la population. Ils ont ensuite entrepris d'investir l'ORTM, l'office de la radio-télévision malienne. Ils ont tiré en l'air dans le bâtiment, situé au centre de Bamako, et ont fait sortir tout le personnel. La radio nationale a suspendu ses programmes.
Contacté par RFI, l'un de ces militaires affirme que les soldats ne souhaitent pas le départ du président de la République, Amadou Toumani Touré. « C'est notre président, mais il faut qu'il règle les choses », a ajouté ce caporal du camp Soundiata Kéita. Le chef de l'État est, lui, toujours dans son palais présidentiel, et les soldats ont bouclé le secteur.
On signale des mouvements de troupes ce soir entre le camp militaire de Kati d'où est partie la rébellion, en direction de la présidence. C'est un calme précaire qui règne sur Bamako.
En février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes maliennes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces soldats et la « mollesse du pouvoir » face aux rebelles touareg.