Le CNCR, Conseil national de concertation et de coopération et de ruraux, avait le premier sonné l’alerte sur le faible niveau des récoltes, suite aux effets combinés d’une mauvaise saison des pluies et d’une distribution tardive des intrants.
Voilà maintenant que les premières évaluations chiffrées arrivent : plusieurs centaines de milliers de personnes risquent d’être en situation d’insécurité alimentaire dans les prochains mois. D’ores et déjà, le ministère de la Santé sénégalais observe une situation nutritionnelle préoccupante pour les enfants de moins de cinq ans dans les régions de Diourbel, Kolda, Louga Saint-Louis et Thiès. A Matam, la malnutrition infantile atteint le seuil d’alerte de l’OMS, Organisation mondiale de la santé.
Ces problèmes d’accès à la nourriture peuvent-ils modifier le vote des campagnes qui, lors des locales de 2009, avaient plutôt soutenu le camp du « Sopi », celui du parti au pouvoir ?
Les paysans rencontrés par RFI dans la communauté rurale de Ndoulo, dans la région de Diourbel, expliquent qu’ils n’ont pas l’intention de modifier leur vote en fonction des récoltes car, disent-ils, « ce sont les pluies qui sont à l’origine de ces problèmes, pas le gouvernement ».
Le sociologue Zakaria Sambakhé pense, pour sa part, que certains ruraux opteront pour le vote sanction, vu les problèmes en cascade qu’entraînent de mauvaises récoltes.