Avec notre envoyée spéciale à Addis-Abeba
Les Sud-Africains avaient prévenu qu’ils ne cèderaient pas. Ce lundi matin, Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ancienne ministre des Affaires étrangères et ex-épouse du président sud-africain, est arrivée seconde à trois reprises contre Jean Ping. Conformément aux statuts de l’Union africaine elle a été contrainte de se retirer.
Le sortant, le Gabonais Jean Ping, restait seul en course. Mais pour être élu, il lui fallait absolument une majorité des deux tiers ; il lui a manqué 4 voix, ce qui a provoqué des manifestations de joie et même quelques pas de danse dans la délégation sud-africaine.
Après cinq heures de psychodrame, c'est donc l'impasse. La règle, dans ce cas, voudrait que le vice-président de la Commission assure l’intérim pendant six mois, jusqu’au prochain sommet. Seulement voilà, le vice-président était lui aussi en fin de mandat.
Les débats, souvent très houleux, se sont poursuivis pendant de longues heures, avant d’aboutir à un compromis : Jean Ping devrait expédier les affaires courantes jusqu’au prochain sommet au mois de juillet.
Mais il a été désavoué par un peu plus du tiers des Etats d'un continent très divisé, ce qui limite évidemment son autorité. La question maintenant, c’est s’il va accepter cette présidence vidée de sa substance.