L’ancien otage néerlandais, Sjaak Rijke, a quitté le Mali

Au Mali, l'ex-otage néerlandais est arrivé ce mardi dans la capitale Bamako et a remercié l'armée française de lui avoir rendu la «liberté» après plus de trois ans de captivité dans le nord du Mali. Détenu depuis 2011 par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Sjaak Rijke a été libéré, lundi, lors d’une opération de l’armée française dans le nord du pays. La «katiba terroriste» qui a détenu l'otage néerlandais «serait affiliée à Ansar Dine», a déclaré à RFI le commandant de l'opération Barkhane Jean-Pierre Palasset.

L’avion s’est posé à Bamako ce mardi en fin de matinée. L’otage néerlandais a été accueilli par plusieurs ministres maliens, dont celui de la Sécurité. Sjaak Rijke portait une casquette, des lunettes noires et une petite barbe. Sa démarche semblait un peu difficile.

Lorsque le ministre malien lui a demandé, en bas de la passerelle, comment il se sentait, Sjaak Rijke a eu un seul mot : « Liberté ». Ensuite, il s’est dirigé vers le salon d’honneur de l’aéroport de Bamako où l'attendait son épouse, un moment d’intense émotion.

L’otage libéré revient de loin, son pays commençait à perdre espoir. On a par exemple appris que depuis deux ans, des intermédiaires plus véreux les uns que les autres montaient les enchères pour faire croire à une possible libération alors qu’en réalité aucun contact sérieux n’était établi avec les ravisseurs. L’intervention des militaires français de l’opération Barkhane a donc sauvé Sjaak Rijke, il a d’ailleurs tenu à les remercier.

L'ambassadeur des Pays-Bas à Bamako qui a effectué le trajet en avion avec lui, a déclaré aux journalistes que l’otage lui a confié quelques mots, en lui disant par exemple que l’intervention française était très risquée, qu’il a souffert pendant sa longue détention, notamment de la chaleur, et que ses ravisseurs, ses geôliers, étaient très jeunes.

Avant de quitter le Mali avec son épouse, Sjaak Rijke a ensuite été conduit au palais présidentiel de Koulouba, situé sur les hauteurs de Bamako pour une rencontre avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Durant sa captivité, Sjaak Rijke portait le prénom « Ibrahim », le même que le président malien qui s'est exprimé suite à cette visite : « J’ai félicité la force Barkhane, le président Hollande, le gouvernement français. C’est cela qui est attendu de Barkhane, la lutte contre le terrorisme. Vous vous imaginez cet homme qui est resté depuis 2011 dans des conditions que vous pouvez imaginer. Vous connaissez le nord du Mali, c’est une région extrêmement difficile, rien que la température là-bas est une torture. Mais je vois un homme heureux de retrouver la liberté qui n’a pas de prix. Aujourd’hui, nous avons eu cette merveilleuse occasion de voir un homme qui a vécu l’enfer, qui en revient, qui garde son sens de l’humour, son optimisme et toute sa joie de vivre ».


Dans une interview à RFI, le commandant de l'opération Barkhane, le général Jean-Pierre Palasset, évoque cette opération délicate, ainsi que la situation à Gao, principale base de la force française Barkhane dans le nord du Mali.  

 

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