Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Ce lundi, des vendeurs se sont rassemblés et ont manifesté pour exiger la réouverture de ce marché. À même le sol, Anna est en colère. Ça fait trois mois qu’elle ne peut plus vendre ses légumes : « Je n’ai pas d’argent. On m’a expulsé de la maison. Je n’ai plus une adresse fixe. Je suis une veuve, je paie la scolarité de mes enfants seule et je dois payer le loyer. »
À quelques mètres d’Anna, quelques policiers tentent de calmer Georgette qui est en pleurs : « Moi, je vends les haricots. Le gouverneur Ngobila ne veut pas que nous vendons même aux alentours du grand marché. Il ne veut pas. Nous sommes prêtes à mourir s’ils ne veulent pas nous écouter. »
Sans masques et sans respect des mesures de distanciation sociale, Paul, n’a pas d’autres options que de manifester pour se faire entendre : « Pourquoi ne pas manifester ? Cette façon de nous diriger ne peut que nous pousser à nous rassembler. Nous sommes fatigués. Quelle maladie ? Les pays qui ont plus de 100 000 personnes infectées se déconfinent et nous ? Si on arrive pas ce que nos dirigeants ne travaillent pas correctement. »
Une réunion de crise est prévue ce lundi autour du gouverneur pour évaluer la situation et éventuellement prendre de nouvelles mesures.