L’Observatoire de la dépense publique est sans doute l’ONG congolaise qui s’était montrée la plus critique de la gestion du programme des 100 jours. Pour l’ODEP, les audiences publiques de ce procès ont montré l’étendue des violations des règles de finance publique et l’absence totale de contrôle. Et ceux qui s’en sont rendus responsables auraient aussi mérité de se retrouver sur le banc des accusés.
« C’est aussi cette violation de la loi qui occasionne ces détournements de fond, estime Valery Madianga, chargé de communication de l’ODEP. Parce que si la loi avait été respectée, et que le ministre du Budget, des Finances, avaient pleinement joué leur rôle, je pense qu’on pourrait éviter ce qui est arrivé aujourd’hui. Cet acte mérite des poursuites judiciaires. »
Pour la Ligue congolaise de lutte contre la corruption, ce procès a bien une valeur pédagogique en démontrant tous les dysfonctionnements. Mais la justice congolaise pêche encore sur l’établissement des preuves d’un point de vue pénal. Pour la Licoco et son président, Ernest Mpararo, le procureur n’a pas démontré que ces détournements ont directement profité à Vital Kamerhe.
« Si le procureur constate que la fille ou le neveu de Vital Kamerhe a bénéficié des donations de Jammal, le procureur avait tout le temps de les appeler et de les questionner. Mais comme l’infraction est individuelle, on ne peut pas lier cette infraction à Vital Kamerhe. »
L’ODEP et la Licoco appellent les autorités à tirer les leçons de ce procès : respecter la chaîne des dépenses publiques, la réglementation relative à la passation de marchés et les règles bancaires.
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