Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Depuis l’annonce la semaine dernière des premiers cas de contamination dans cette zone rizicole, l’ambiance en ville a complètement changé, nous explique le père Jean-Noël Andrianasolo, secrétaire de l’évêque d’Ambatondrazaka. « Avant, les gens se comportaient comme s’il n’y avait pas de coronavirus, raconte-t-il. Mais depuis le 26 mai, les gens ont peur maintenant ».
Les habitants ont peur de la maladie mais aussi de ne pas arriver à récolter ce pour quoi ils ont travaillé toute l’année. André Ranaivoson cultive 50 hectares de rizières autour d’Ambatondrazaka. « Chaque année à partir de fin d’avril, il y a beaucoup de gens qui viennent des Hauts-Plateaux pour récolter le riz, nous explique-t-il. Mais cette année, avec le confinement et l’obligation d’une mise en quarantaine à leur arrivée ici, on n’a pas eu assez de main d’œuvre pour récolter le produit ».
La récolte a donc été un peu retardée, selon lui. Néanmoins, le plus gros de la moisson a été réalisé et les agriculteurs sont satisfaits. C’est désormais l’étape suivante qui les inquiète. « C’est la vente de riz et le transport qui peut-être risquent de poser problème, estime-t-il. Parce que c’est le confinement, il n’y a personne qui peut faire le va-et-vient entre la région d'Alaotra-Mangoro et la région d'Analamanga. Et les gens qui veulent acheter, ils ne peuvent pas passer les barrières sanitaires. C’est encore interdit ».
Jusqu’à présent, d’après les agriculteurs, bon nombre des collecteurs de riz, pièces maîtresses dans la vente et distribution du riz local, n’auraient pas encore réussi à atteindre Ambatondrazaka.
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