Cette déclaration est aux antipodes de la prise de position de la puissante Eglise catholique du Burundi, qui a apporté de l’eau au moulin du principal d’opposition le CNL, en dénonçant à son tour hier soir, les « nombreuses irrégularités » qui ont entaché les élections au risque de les décrédibiliser.
Rien de tel de la part des diplomates en poste au Burundi, qui ne font aucune allusion à d’éventuelles irrégularités ni à la répression qui frappe les militants d’Agathon Rwasa. Il aura fallu plusieurs jours pour arriver à ce texte qui est le fruit d’un consensus entre des pays aux intérêts divergents, des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Union européenne ou encore le Kenya.
« Certains voulaient qu’on félicite le candidat élu, d’autres qu’on montre notre inquiétude à propos du processus électoral », selon des sources diplomatiques, … Ils se sont mis d’accord parce que « le plus important était de s’assurer qu’aucune des deux parties ne recourt à la violence ».
Les chefs de missions diplomatiques ont fait le service minimum, ils « prennent note des résultats provisoires » qui accordent la victoire au général Evariste Ndayishimiye et le CNDD-FDD au pouvoir, en insistant sur la nécessité de « préserver un climat pacifique » au Burundi. Leur crainte, c’est de voir le pays retomber dans une nouvelle crise électorale comme en 2010 et 2015, expliquent nos sources.
Est-ce du réalisme ? « Tout le monde devrait s’accommoder très rapidement du nouveau visage du Burundi, du moins s’il n’y a pas de violences excessives », a prévenu l’un de ces diplomates.
Déjà, deux chefs d’Etat africains - le président de Somalie et celui de la République démocratique démocratique du Congo - ont félicité, sur leurs comptes Twitter officiels, le général Evariste Ndayishimiye pour son élection à la tête de l’état burundais, sans attendre la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême.