De notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès
La rue commerçante du quartier de Melville est toujours très calme ces derniers jours, et beaucoup de grilles sont encore fermées. Mais ce dimanche 10 mai, les employés s’activent dans la boutique de la fleuriste, qui voit défiler sur le pas de sa porte les clients équipés de masque, comme Adam, qui explique : « C’est la fête des mères et la mienne adore les lys. Tout le pays vit au ralenti, mais je pense que c’est bien que certains commerces commencent à rouvrir. On se doit de les soutenir dans ces moments difficiles ».
À l’intérieur, Louise Daneel confectionne les bouquets déjà commandés. Elle est soulagée d’avoir pu ouvrir pour cette période cruciale pour son magasin. « Heureusement que le marché aux fleurs a pu rouvrir la semaine dernière ! se réjouit-elle. C’est là que l’on s’approvisionne. Aujourd’hui, j’espère gagner assez pour payer la moitié des salaires de mes employés, rembourser quelques dettes accumulées, et avoir encore assez pour pouvoir acheter les prochaines fleurs ».
Pour autant, Louise n’est pas certaine que son entreprise puisse se maintenir encore très longtemps. « Cela fait un mois et demi que l’on est fermé, donc les temps sont vraiment durs, se plaint-elle. Je ne sais pas trop sur quoi on pourra compter une fois que la fête des mères sera passée, quelles seront les commandes. Pour être honnête, je ne sais pas si mon magasin va survivre ». L’Afrique du Sud pourrait faire évoluer ces prochaines semaines ses niveaux de restrictions en fonction de l’évolution de la pandémie.
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