Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain
« Travailler à perte » C'est ce qu'on fait les compagnies de bus d'Antananarivo et de sa périphérie pendant ces 15 derniers jours, expliquent-elles dans un communiqué. Des passagers peu nombreux, l'arrêt des transport à 15 heures, le respect des gestes barrières dans de si petits espaces. Des règles qui ne leur permettent pas d'être rentables.
Une décision motivée aussi par leur volonté de limiter la propagation de Covid-19 dans le pays, précisent-elles. Une suspension pour une durée indéterminée. Pour une éventuelle reprise, elles réclament l'ouverture de négociations avec les autorités pour leur éviter ce manque à gagner.
« Ce sont elles qui nous avaient demandé il y a 15 jours un retour aux activités », fait savoir le directeur de l'Agence des transports terrestres, le général Jeannot Reribaky. « Nous avons mis en place toutes les mesures sanitaires pour qu'elles puissent exercer et nous leur avons accordé de nombreuses demandes, notamment la régularisation de certaines compensations », souligne-t-il. « Nous continuons de discuter et avons demandé à l'Union des Coopératives de laisser travailler les compagnies qui le souhaitent. Ce n'est pas le moment de créer une crise dans la crise », poursuit-il.
Un avis que partage les organisations de défense des consommateurs. « Au moment où nous sommes confrontés à cette crise sociale et économique, c'est inacceptable d'empêcher les citoyens de circuler et donc d'aller travailler. Nombre d'entre eux se déplacent des communes voisines pour venir travailler dans le centre de la capitale. Ils ne pourront pas marcher cette distance », estime Lalaina Razafindralambo, président du Mouvement des citoyens contre l'inflation.