Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh
Dans les laboratoires du Kemri, les chercheurs préparent les échantillons de personnes suspectées d’avoir le Covid-19, avant de les insérer dans des machines capables d’en tester plusieurs milliers par jour. Malgré ses 40 ans d’expérience, l’institut a dû s’adapter à la nouvelle menace.
« Vu la dangerosité du coronavirus, les employés ont dû recevoir des formations supplémentaires sur la sécurité. Les tests ont commencé manuellement, à raison de 300 par jour, avant l’arrivée début avril de produits réactifs spécifiques au Covid-19, permettant les détections par machine, plus rapides et sécurisées. On est alors passés à 1 500 tests quotidiens », détaille Matilu Mwau, le directeur adjoint.
Transformer la recherche kényanne
Abbott, Sample Rep, RT, l’institut utilise une série d’appareils récents, tous désormais capables de traquer le coronavirus, comme l’explique Zachary Mwangi, le directeur du laboratoire : « Il a fallu attendre la création de logiciels spécifiques au Covid-19 pour entamer les tests en machine. Elles sont capables d’isoler le virus, d’agrandir sa taille et de l’identifier. Certaines font tout en même temps et peuvent traiter 3 000 échantillons par jour. »
Avec sa campagne massive, le gouvernement veut réaliser 250 000 tests d’ici juin. L’objectif est réaliste répond Matilu Mwau, pour qui l’arrivée du Covid-19 va transformer la recherche kényane : « Rien ne sera plus comme avant. Face au plus grand choc sanitaire jamais connu au Kenya, Kemri et d’autres vont débloquer des ressources pour préparer le pays à l’arrivée d’un autre virus encore plus mortel. »