Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
« Ce qui nous inquiète, c'est quoi ? C'est le vide ! » Pour le cardinal, les Kinois se sont préparés à affronter le confinement intermittent, « dans un flou total ».
Fridolin Ambongo ne cache pas sa colère devant la volte-face du gouverneur de Kinshasa, mais il n’épargne pas non plus le pouvoir central. « Ce recul donne l'impression que le pouvoir tâtonne dans la gestion d'une matière aussi délicate. Cette situation est tout simplement insupportable. Ne jouons pas avec la vie de notre peuple. Car toute vie est sacrée. »
A l’instar de plusieurs élus et de figures de la société civile, l’archevêque de Kinshasa juge inefficace la stratégie d’un confinement alterné, et il fait une autre proposition. « Si vous confinez les Kinois pendant, deux-trois jours, il y aura des morts. Mais si nous ne faisons pas un confinement intégral, nous n'allons pas interrompre la chaîne de contamination. Nous sommes pour le confinement intégral accompagné de mesures humanitaires. Et là, c'est le rôle de l'Etat. »
Le gouvernement centrale a ordonné la gratuité de la fourniture de l’eau et de l’électricité pendant deux mois. Mais pour le prélat, le principal problème en cas de confinement, sera l’accès à la nourriture pour les Kinois le plus démunis. une question qui nécessite selon lui « une réflexion approfondie avant de fixer une nouvelle date de confinement ».