L’affaire concerne une Française enseignante à l’Ecole française de Bujumbura, comme l’a expliqué le ministre burundais de la Santé. Elle s’était rendue au Rwanda du 5 au 9 mars et a été en contact prolongé avec un ami qui s’est révélé positif au coronavirus après. Cette femme s’est empressée de prévenir la direction de son école et son ambassade ce lundi 16 mars, après avoir appris que son ami qui vit au Rwanda était un cas avéré de coronavirus.
« Contact à haut risque »
Le ministère burundais de la Santé a été saisi officiellement ce mardi 17 mars à 8h. Mais ses services, faute de moyens, ne sont pas en mesure d’effectuer de test sur celle qui est considérée comme « un contact à haut risque ».
Il a fallu que l’OMS lui rétrocède un de ses appareils d’analyse pour qu’une équipe médicale nationale fasse enfin le nécessaire en début de soirée, sans les experts de l’Organisation mondiale de la santé.
La suite est plutôt confuse. D'après des sources, les techniciens ont affirmé à plusieurs reprises que la machine ne fonctionnait pas, avant que le ministère de la Santé n’annonce à l’aube que l’analyse des prélèvements, réalisés cette fois avec la participation d’experts de l’OMS, s’est finalement révélée négative.
Des observateurs troublés
Malaise chez certains diplomates, qui demandent que des prélèvements soient envoyés à Naïrobi pour une contre-expertise. Mais les autorités ont refusé, trop heureuses d’annoncer qu’aucun cas de coronavirus n’avait été détecté au Burundi jusqu’ici.
Le trouble est d’autant plus grand chez certains observateurs, qui notent que les matchs de football et les meetings politiques continuent à être organisés à travers le pays, sans aucun souci, alors que tous les pays frontaliers sont déjà touchés.
Enfin, ils pointent le fait que l’hôtel qui accueille les voyageurs mis en quarantaine est plein à craquer. Certains ont donc l’autorisation de rentrer chez eux au bout de dix jours uniquement. Ce que confirme le ministère de la Santé.
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