Centrafrique: situation sécuritaire précaire autour de la ville de Bossangoa

En Centrafrique, un accord de paix a été signé à Bangui le 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés. Si la situation sécuritaire s’est globalement améliorée, des incidents ont toujours lieu dans les régions et de récents combats à Ndele et Birao viennent ternir les progrès de cet accord. La Minusca répertorie entre 50 et 70 violations de l’accord de paix chaque semaine. Dans la préfecture de l’Ouham par exemple, si la ville de Bossangoa est calme, la situation sécuritaire sur les axes alentour reste précaire.

Avec notre correspondante de retour de Bossangoa, Charlotte Cosset

Dans l’Ouham, il n’y a pas de crise majeure entre les groupes armés. Une sécurité relative que souhaite mettre en avant le chef de bureau de la Minusca à Bossangoa, Alain Sitchet. « C’est une période où il y a habituellement des transhumants et par rapport aux autres années nous avons vraiment réussi à calmer les tensions. Dans la zone de Nana Boguila également à Kouki et à Nana-Bakassa, il y a un retour massif des éleveurs qui avaient quitté la zone à cause de l’insécurité et qui reviennent avec l’appui des autorités locales. C’est un exemple de cohésion sociale », explique-t-il.

Ruée vers l’or…

Mais dans certaines sous-préfectures comme Markounda ou Batangafo, les tensions sont toujours bien présentes et les incidents sécuritaires réguliers. En fin de semaine, un général de groupe armé a été tué faisant craindre de nouveaux combats. La découverte d’une mine dans la zone de Kouki, il y a quelques semaines a créé une « ruée vers l’or », décrivent plusieurs témoins.

René Patrice Ouanekpone est consultant national pour la sécurité auprès du préfet de l’Ouham. « Avec un chantier d’or qui est ouvert dans la zone de Kouki qui est dans la Nana-Bakassa, vous avez toutes les personnes de toutes nationalités, tous les exploitants, y compris les groupes armés qui ont quitté Kaga-Bandoro et les éléments de l’UPC qui ont aussi quitté leurs zones et qui se retrouvent sur ce chantier minier et cela cause quelques problèmes d’insécurité. »

Les forces armées centrafricaines ne sont pas encore basées à Bossangoa. Patrice Ouanekpone estime que leur implantation permettrait une amélioration de la situation sécuritaire dans la zone.

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