avec notre envoyé spécial à Ol Pejeta, Sébastien Nemeth
Sudan était connu de par le monde. Le parc l’utilisait comme un symbole pour représenter le danger imminent d’extinction. Des milliers de visiteurs venaient donc le voir chaque année.
Jacob Anampio était un des gardiens de Sudan. Il était présent lors de sa mort. « Il devenait vieux. Il a commencé à avoir des blessures et il devenait trop faible pour se lever, nous raconte t-il. Il ne pouvait même plus manger. Il n’y avait pas d’autre choix que de l’euthanasier. Nous étions tous là, près de lui jusqu’à la fin. C’était très triste. Ce jour-là on n’a pas pu manger. On a passé la journée à dormir. »
La semence de Sudan et d’autres mâles a été mélangée aux ovules de Najin et Fatu, les dernières femelles, permettant la création de trois embryons. Ils seront injectés dans des mères porteuses. Un nouvel espoir de sauver l’espèce et de maintenir le souvenir de Sudan.
« Son impact dans la vie de beaucoup de personnes est toujours là, nous explique Samuel Mutisya, chef du département Conservation à Ol Pejeta. Il a parfaitement représenté son espèce. La mort du dernier mâle vivant, c’était un pas de plus vers l’extinction. Ça voulait dire plus aucune chance d’avoir une reproduction naturelle. Mais ça a entraîné un sentiment d’urgence pour agir. Et beaucoup de moments excitants sont à venir. Pouvez-vous imaginer quand le premier bébé va naître ? L’attention que ça va susciter. Ca créera plus d’espoir. Mais si nous échouons ce sera un désastre. »
En attendant le succès d’une fécondation, les dernières femelles Najin et Fatu, ont repris le flambeau de Sudan et symbolisent les ultimes espoirs du rhinocéros blanc du Nord.