Avec notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset
Le public écoute religieusement le film Kota Da Ti Ngbanga. On y voit des populations qui ne comprennent pas toujours la lenteur du processus judiciaire. Le procureur spécial de la Cour pénale spéciale Toussaint Muntazini appelle les Centrafricains à la patience.
« Aux populations centrafricaines, nous tenons à adresser un message d’espoir, message fondé sur l’effectivité de l’avancement de notre travail judiciaire. Nous leur rappelons que la justice évolue à son rythme lequel est ponctué par des délais à respecter aux différentes étapes de la procédure afin de se conformer à la loi. Ceci peut paraître frustrant, mais il est important de respecter toutes ces étapes afin de garantir le succès des procès. Soyez sûrs que notre détermination reste pleine et entière dans la lutte contre l’impunité au pays du Zo kwe zo. »
L’Union européenne a annoncé débloquer un nouveau budget de 2,5 millions d’euros afin de soutenir la CPS. « Cet appui de l’Union européenne est adressé à tous les Centrafricains dont la demande de justice n’a jamais été aussi grande, explique Samuela Isopi, l’ambassadrice de l’UE en Centrafrique. Le pays ne pourra pas tourner la page sans briser ce cercle vicieux de violences et d’impunité. Nous demandons aux Centrafricains d’avoir confiance de se familiariser avec la Cour pénale spéciale de se rapprocher des associations des victimes pour ensemble faire entendre leurs voix et obtenir réparation à travers la justice. »
En tout, ce sont 8 dossiers judiciaires qui sont en cours d’instruction, 15 autres dossiers sont actuellement à l’étude. Les enquêtes ont déjà conduit à l’arrestation et à la détention provisoire de plusieurs personnes.